Le yen a perdu de la valeur après le tremblement de terre du 1er janvier, allant à l'encontre des règles historiques qui prévoient généralement une augmentation de la valeur après les catastrophes et les crises géopolitiques .
La monnaie japonaise a atteint jeudi son plus bas niveau en deux semaines, à 144 yens pour un dollar, en baisse d'environ 3 yens, inversant les gains précédents à la suite de la catastrophe.
Par le passé, le yen a connu une forte hausse après des tremblements de terre dévastateurs. Par exemple, après le tremblement de terre de Kobe en janvier 1995, le taux de change par rapport au dollar américain a augmenté d'environ 18 yens en trois mois. En avril de la même année, le yen a atteint un record historique.
Après le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars 2011, le taux de change était de 76 yens pour un dollar. Cette évolution a incité le G7 à intervenir pour enrayer la hausse de la monnaie. Sept mois plus tard, la monnaie japonaise est revenue à 75 yens pour un dollar. De plus, des événements qui exacerbent les tensions géopolitiques, comme les attentats du 11 septembre ou le lancement de missiles par la Corée du Nord, entraînent également une hausse du yen en raison de la spéculation.
Mais le yen a continué de se déprécier depuis le tremblement de terre de Noto du 1er janvier. En effet, à la fin de l'année dernière, le marché s'attendait à ce que la Banque du Japon mette fin à sa politique de taux d'intérêt négatifs au premier semestre 2024. Le tremblement de terre du 1er janvier a fait douter certains de cette éventualité. Par conséquent, les investisseurs qui avaient acheté des yens en prévision de la fin des taux d'intérêt négatifs sont désormais contraints de les vendre, ce qui exerce une pression à la baisse sur la monnaie.
En outre, l’attrait du yen en tant que valeur refuge s’est affaibli ces derniers temps, comme l’a montré la crise ukrainienne en février 2022. Au lieu de s’apprécier, la monnaie s’est affaiblie, les traders se concentrant sur l’impact de la hausse des prix des matières premières sur la balance commerciale du Japon.
Quelques billets de yens photographiés à Tokyo. Photo : Reuters
Après avoir atteint son plus bas niveau en 32 ans, les taux d'intérêt étant restés au plus bas, le yen continue de subir une pression à la baisse, l'écart entre les taux directeurs japonais et américains dépassant désormais 5 points de pourcentage.
La baisse du yen a également affecté le marché boursier japonais lors de la première séance de négociation de 2024, le 4 janvier. En conséquence, le Nikkei 225 a clôturé en baisse de 175,88 points, soit 0,53 %, tandis que le Topix a augmenté de 0,52 %.
L'indice Nikkei 225 a chuté de plus de 2 % à un moment donné, les inquiétudes concernant les conséquences du tremblement de terre ayant pesé sur le moral des investisseurs. La fourchette s'est resserrée dans l'après-midi, les investisseurs achetant des actions liées à l'exportation face à l'affaiblissement du yen. « L'affaiblissement du yen a contribué à stimuler les achats d'actions des constructeurs automobiles et de machines », a déclaré Masahiro Ichikawa, stratégiste en chef des marchés chez Sumitomo Mitsui DS Asset Management.
Les actions Toyota et Honda ont progressé pendant deux séances consécutives. Parallèlement, Japan Airlines a terminé le 4 janvier en hausse de 21,5 yens, soit 0,8 %, après l'incendie d'un avion consécutif à une collision le 2 janvier. Les analystes ont estimé que les actions de la compagnie aérienne disposaient d'un fort pouvoir d'achat malgré une première vague de ventes. Le 5 janvier, l'action Japan Airlines était en légère baisse, de 0,36 %.
Phien An ( selon Nikkei, Kyodo News )
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