
Autrefois, lorsque les cotonniers n'existaient pas et que les techniques de tissage n'étaient pas connues, les habitants de Co Tu devaient s'enfoncer profondément dans la forêt pour trouver de l'écorce d'arbres tels que le ta-duih, l'a-mot, le ta-rong... (arbres avec beaucoup de latex et une écorce épaisse) pour fabriquer des vêtements et des bijoux pour eux-mêmes, leurs familles et pour les offrir à leurs proches.
Outre leurs talents de chasseur, de bâtisseur, de sculpteur sur bois et d'agriculteur, les hommes Co Tu doivent également être doués pour la fabrication et la pratique d'instruments de musique, ainsi que pour la récitation et le chant de chants folkloriques. Ils doivent notamment être doués pour la confection de costumes et de bijoux à partir d'arbres forestiers, destinés à être offerts à leurs proches.
Habituellement, les habitants de Co Tu choisissent l'écorce des arbres a-muot, ta-duih, ta-rong, po-pleem…, des plantes ligneuses qui poussent en abondance dans les montagnes et les forêts de Truong Son, pour confectionner des pagnes et des jupes ; et pour les chemises et les chapeaux, ils choisissent le zilang, un arbre à longue tige d'environ 5 cm de diamètre qui pousse en touffes. Cet arbre dégage une odeur parfumée et est une plante médicinale qui peut être finement tranchée pour préparer une tisane bénéfique pour la santé.
Trouver une essence d'arbre adaptée à la confection de vêtements n'est pas chose aisée : il faut traverser de hautes montagnes, des ruisseaux et gravir des cols pendant un ou deux jours ; mais confectionner des chemises, des jupes, des pagnes et des couvertures à partir d'arbres forestiers est encore plus difficile. Une fois l'écorce du po-pleem, de l'a-muot et le tronc du zilang tissés en longues nappes, il faut les amener à un ruisseau ou une rivière et les laisser tremper trois à quatre jours pour libérer toute la résine, puis les sécher un ou deux jours.
Une fois séchée, l'écorce est découpée en chemises, pagnes, jupes et chapeaux, selon la taille du porteur. Pour assembler les morceaux d'écorce, les Co Tu utilisent du chanvre ou du bhơ-nương (un arbre très souple et résistant) comme fil à coudre. S'ils possèdent un gros morceau d'écorce, il leur suffit de percer un trou pour former un col, puis d'ajouter des cordons au bord de la chemise afin de pouvoir les nouer ensemble au lieu de boutons.
Bien qu'il ait vécu plus de 80 saisons agricoles, le vieux Bhling Hanh (du village de Cong Don, commune de Nam Giang) a conservé son esprit vif et ses mains habiles. Il excelle non seulement dans la fabrication et l'interprétation des instruments de musique Co Tu, mais il parcourt aussi la forêt à la recherche de plantes pouvant servir à la confection de costumes.
Interrogé sur la valeur des vêtements d'écorce, le vieil homme sourit et répondit : « Autrefois, les vêtements d'écorce confectionnés par nos ancêtres pouvaient être échangés contre un cochon valant entre 3 et 5 empans. Aujourd'hui, je le fais principalement pour préserver l'identité et les traditions de mes ancêtres et pour apprendre à la jeune génération à ne pas perdre la belle identité culturelle de la nation. »
Les costumes en général, y compris les costumes anciens confectionnés à partir d'écorces d'arbres et le brocart traditionnel, ne servent pas seulement à couvrir et protéger le corps des Co Tu, mais sont aussi porteurs de nombreuses valeurs culturelles, reflétant le processus de formation et de développement de l'ensemble du groupe ethnique. Les costumes anciens confectionnés à partir d'écorces d'arbres des Co Tu restés dans les montagnes reflètent également l'esprit de solidarité et d'amour entre les peuples, entre les hommes et les montagnes, les forêts, la nature, les arbres et les ruisseaux aux eaux limpides…


Source : https://baodanang.vn/doc-dao-trang-phuc-tu-vo-cay-rung-3264990.html
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