(CLO) La Cour d'appel belge a jugé que le gouvernement belge devait indemniser cinq femmes séparées de leur mère et placées dans des orphelinats pendant la colonisation belge en Afrique. La Cour a confirmé que le fait de séparer des enfants de leur mère constituait un crime contre l'humanité.
La Belgique doit verser des indemnités aux femmes enlevées à leurs mères et placées dans des orphelinats en République démocratique du Congo lorsque le pays était encore une colonie belge, a décidé un tribunal le 2 décembre. La Cour d'appel de Bruxelles a annulé une décision antérieure d'un autre tribunal selon laquelle il était trop tard pour poursuivre l'État.
Le tribunal a déclaré que, même si les faits se sont produits il y a 70 ans, ils constituaient des crimes contre l'humanité et n'étaient donc pas soumis à des restrictions légales. « Le tribunal condamne l'État belge à réparer le préjudice moral causé par la perte de contact avec leur mère, ainsi que l'atteinte à leur identité et à leur lien avec leur environnement d'origine », peut-on lire dans le jugement.
Simone Ngalula, Monique Bitu Bingi, Lea Tavares Mujinga, Noelle Verbeeken et Marie-Jose Loshi sont les plaignantes dans cette affaire. Photo : AP
Les cinq femmes au cœur de l'affaire sont Simone Ngalula, Monique Bitu Bingi, Lea Tavares Mujinga, Noelle Verbeeken et Marie-José Loshi. Elles sont toutes nées entre 1946 et 1950, durant la colonisation belge de la République démocratique du Congo (1908-1960), ainsi que du Burundi et du Rwanda (1922-1962).
Bien qu'il n'existe pas de données précises sur le nombre d'enfants concernés, les experts estiment que jusqu'à 15 000 enfants ont été victimes de ce stratagème. La Cour d'appel a décrit ces actions comme « un plan systématique visant à rechercher et à enlever les enfants nés de mères noires et de pères blancs ».
Dans une interview accordée au Guardian, Monique Bitu Bingi a rappelé qu'un homme blanc avait visité le village et que sa famille avait été informée qu'ils devaient l'emmener dans une mission chrétienne à trois jours de là.
« J'ai pleuré et pleuré, mais il n'y avait personne », a-t-elle partagé à propos de ses souvenirs de ce jour de 1953.
Cette affaire est la première à faire la lumière sur le sort des enfants nés pendant la période coloniale belge de pères blancs et de mères noires, qui n'étaient ni reconnus par leurs pères ni assimilés à la société blanche. Les mères étaient contraintes de placer leurs enfants dans des orphelinats situés dans les actuels Burundi, Rwanda et République démocratique du Congo.
Les cinq femmes impliquées dans la plainte affirment avoir été placées dans des institutions catholiques et y avoir vécu jusqu'au retrait de la Belgique de ses colonies lors de l'indépendance. Elles ont ensuite été abandonnées.
Hoai Phuong (selon DW)
Source : https://www.congluan.vn/bi-phai-boi-thuong-vi-danh-cap-tre-so-sinh-o-cac-thuoc-dia-cu-post323970.html
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