Le conflit a éclaté en octobre 2022, lorsque l'Arabie saoudite a interrompu sa production pétrolière avec la Russie. Cette décision a mis à rude épreuve l'alliance de longue date entre ce pays du Golfe et les États-Unis.
Le président Joe Biden et le prince héritier Mohammed ben Salmane à Riyad en 2022
Cette décision a suscité la colère du président américain Joe Biden, qui avait déjà mis en garde l'Arabie saoudite contre les conséquences de cette décision. La Maison Blanche craignait qu'une réduction de l'offre ne provoque une hausse des prix du pétrole, alimentant l'inflation et impactant les prochaines élections de mi-mandat au Congrès américain.
En réponse, le prince héritier Mohammed ben Salmane aurait utilisé un ton menaçant envers les États-Unis, évoquant une catastrophe économique . Selon le Washington Post , le prince héritier a déclaré qu'il « ne coopérerait plus avec l'administration américaine » et a mis en garde contre « des conséquences économiques majeures pour Washington », bien qu'il soit difficile de savoir si la menace a été adressée directement à un responsable américain ou si les services de renseignement américains ont intercepté des discussions internes en Arabie saoudite.
Des mois plus tard, la menace du prince héritier semble avoir porté ses fruits. Les conséquences promises par Biden ne se sont pas encore matérialisées. Au lieu de cela, la Maison Blanche a dépêché plusieurs hauts fonctionnaires à Riyad, alors que l'Arabie saoudite se rapproche de la Chine.
Plus récemment, le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est rendu à Riyad cette semaine pour rencontrer le prince héritier Mohammed ben Salmane. Un porte-parole du département d'État a déclaré à CNN que les deux hommes avaient affirmé leur engagement commun à promouvoir la stabilité, la sécurité et la prospérité au Moyen-Orient et plus largement.
Les États-Unis déclarent qu'ils prendront des mesures pour punir l'Arabie saoudite pour avoir réduit son approvisionnement en pétrole
Le 9 juin, Business Insider a cité des analystes affirmant que les actions de l'Arabie saoudite ont été prises dans le contexte où le pays cherche un moyen de réduire sa dépendance envers les États-Unis.
« Mohammed ben Salmane veut que Washington sache que les États-Unis ont autant besoin de l'Arabie saoudite que le royaume a besoin des États-Unis. Le prince héritier souhaite que Biden et tous les autres membres de Washington respectent la souveraineté de l'Arabie saoudite et son droit de prendre des décisions pour promouvoir ses intérêts nationaux », a déclaré Giorgio Cafiero, PDG de Gulf State Analytics, cabinet américain de conseil en risques géopolitiques.
Cette fuite constitue la dernière rupture en date dans les relations tendues entre les États-Unis et l'Arabie saoudite, un allié clé au Moyen-Orient. Durant sa campagne, Biden a menacé l'Arabie saoudite suite au meurtre du journaliste Jamal Khashoggi en Turquie.
Le pétrole est un élément clé des relations entre les deux pays. L'Arabie saoudite est le premier exportateur mondial de pétrole. Dans une décision qui pourrait encore accentuer la colère des États-Unis, l'Arabie saoudite a décidé la semaine dernière de poursuivre la réduction de sa production pétrolière, prétextant une stabilisation du marché.
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