
Un champ apparaît au loin
La danse contemporaine « Rom » vient de faire ses débuts officiels à Hoi An, avec une émotion et une virtuosité débordantes, sous le nom de Tan Loc et Duc Tri. Grâce à « Rom », le public vietnamien a découvert le lien entre la danse contemporaine et la nature, la scène étant le vaste horizon au milieu du bruissement des vagues de riz.
« Paille » – le nom lui-même évoque, au plus profond de la vie, une réflexion sur le destin humain. La botte de foin dans la cour n'a jamais quitté la perception du village vietnamien. Peut-être, au milieu d'un ciel errant, un filet de fumée provenant des champs lointains suffit-il à évoquer de vagues pertes. Fumée et paille, telles deux paires de catégories qui se soutiennent mutuellement, créent une interaction qui touche aux émotions.
À travers les danses contemporaines du chorégraphe Nguyen Tan Loc, on perçoit un flux de culture vietnamienne. Ou plutôt, c'est la « quête identitaire » qui ne s'arrête jamais pour ceux qui sont toujours préoccupés par l'esprit national. L'art visuel touche non seulement par ses images et ses sons, mais aussi par les profondeurs de pensée de chaque ligne et de chaque style.

Au milieu du champ, tandis que le soleil décline peu à peu, les brins de paille s'enroulent en blocs, tantôt fragiles, tantôt serrés. La musique de Duc Tri a toujours une couleur folklorique, parfois étrange, tantôt familière, mais jamais ennuyeuse. Dans « Rom », il évoque librement la campagne vietnamienne avec les mélodies du Centre et du Sud, ou celles du Delta du Nord, aux sons des tambours, des flûtes et des cigognes…
En regardant « Straw », chacun se souvient d’un champ de village lointain...
Le retour
En 2020, un groupe de vanniers de plus de 70 ans de la source Thu Bon s'est rendu à Saïgon. Pour la première fois, ces vieux paysans, ouvriers forestiers en habits élégants, ont assisté à l'exposition. Bien qu'ils n'aient pas reçu le titre d'artisans, ils se sont consacrés pendant trois années consécutives, avec l'artiste Trung Nghia, à la création de dix œuvres d'art à partir de lamelles de bambou et d'huile de loutre, dans une collection intitulée « Le panier brisé a toujours son support en bambou ». Trung Nghia a utilisé le bambou pour évoquer la nature, et les vieux ouvriers pour évoquer l'humain. Tout cela est une sorte de résurgence de la mémoire nationale, une réflexion sur la vie contemporaine.
L'identité est l'idée maîtresse et ne s'arrêtera jamais avec les préoccupations artistiques de chaque personne aimant sa patrie. Par sa méthode artistique, chaque artiste participe à la vie sociale, faisant entendre la voix de la fierté nationale à travers son propre langage fort. Trung Nghia, Nguyen Tan Loc et bien d'autres artistes contemporains, ils font ce qui leur vient le plus naturellement du cœur.
Dans le cercle identitaire, la quête de valeurs nationales est aussi marquée par la constance de ceux qui exercent des métiers traditionnels. Si les artistes lisent la vie à travers les pertes du passé et tentent de s'y accrocher, alors ceux qui vivent du souffle des métiers traditionnels, de l'inconscient, ont conservé leur profession malgré les aléas du destin. Bien sûr, malgré les multiples échecs, les descendants qui suivent leurs ancêtres continuent d'exercer leur profession. C'est le lien invisible qui les unit au rythme éternel de la vie qui les pousse à exercer ce métier comme une évidence.
Les habitants des villages artisanaux traditionnels de Quang Nam perçoivent l'esprit culturel des villages artisanaux traditionnels, précisément dans leur logique naturelle. Ils utilisent des matériaux naturels et respectent la nature. De plus, les habitants des villages artisanaux respectent leurs ancêtres et leur famille. Au cœur des « échanges culturels », heureusement, l'ego des artisans est suffisamment fort pour ne pas être trop sollicité.
La pureté de la poterie rouge de Thanh Ha ou la sophistication des nouveaux vernis des jeunes artisans contribuent, en fin de compte, à préserver le nom de Thu Bon, ancien village de potiers. Les reliefs délicatement sculptés de la guilde de menuiserie Kim Bong, seul lien, trouvent également leur origine dans le principe du toucher des pignons, secret… des œuvres sacrées.
J'ai écouté les histoires des artisans, jeunes et anciens, pendant des heures. Étrangement, il y avait toujours un signe de retour !
Source : https://baoquangnam.vn/vong-tron-ban-sac-viet-3141112.html
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