Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Pakistan, le sénateur Mohammad Ishaq Dar, et le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi ont présidé les discussions.
Ce dialogue intervient à un moment crucial où les deux pays cherchent à réaligner leurs priorités en matière de politique étrangère en réponse aux développements régionaux et mondiaux en cours, tout en faisant avancer la deuxième phase du corridor économique Chine-Pakistan (CPEC 2.0).

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et son homologue pakistanais Ishaq Dar à Islamabad. Photo : The Independent
Ces consultations reflètent le « Partenariat de coopération stratégique à toute épreuve » de longue date entre Islamabad et Pékin, que les deux parties décrivent comme important non seulement pour les intérêts bilatéraux mais aussi pour la paix et la stabilité régionales.
Les discussions ont porté sur un large éventail de sujets, réaffirmant le caractère multidimensionnel des relations sino-pakistanaises. Elles ont porté sur les relations économiques et commerciales, avec un accent particulier sur l'accélération de la mise en œuvre du CPEC 2.0, qui vise à accroître le développement des infrastructures, la coopération industrielle, les projets énergétiques et les investissements technologiques.
Les dirigeants ont continué d’explorer le potentiel d’une coopération renforcée dans les domaines de la finance, de l’agriculture, des technologies numériques et des énergies renouvelables afin de garantir des intérêts communs dans un paysage économique mondial en mutation.
Les deux ministres ont souligné l’importance d’améliorer les échanges interpersonnels, les liens universitaires et la coopération culturelle comme moyen de renforcer la compréhension bilatérale et l’amitié au niveau sociétal.

Les deux pays s'intéressent particulièrement à la sécurité stratégique régionale. Photo : CPEC Dailly
Au niveau régional, le dialogue a mis en lumière les préoccupations sécuritaires et les priorités stratégiques communes. Après la réunion trilatérale de Wang Yi à Kaboul avec ses homologues pakistanais et afghan, les discussions à Islamabad ont également porté sur la situation en Afghanistan, notamment la stabilité régionale, la lutte contre le terrorisme et la connectivité économique.
Les ministres ont reconnu l’importance d’une coordination étroite sur les développements liés à l’Afghanistan et ont réaffirmé leur engagement en faveur d’un cadre de coopération qui favorise la stabilité, la gouvernance inclusive et l’intégration des infrastructures dans toute l’Asie du Sud et l’Asie centrale.
Ce dialogue reflète également l'influence croissante de Pékin en Asie du Sud, la visite de Wang Yi à Islamabad faisant suite à sa visite en Inde. À New Delhi, le ministre chinois des Affaires étrangères a eu des entretiens de haut niveau avec le Premier ministre Narendra Modi et de hauts responsables indiens, dont le ministre des Affaires étrangères S. Jaishankar et le conseiller à la sécurité nationale Ajit Doval, dans le cadre du 24e cycle de négociations frontalières.
Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a adressé une invitation officielle du président chinois Xi Jinping au Premier ministre Modi pour assister au sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) prévu à Tianjin du 31 août au 1er septembre.
Le Premier ministre Modi, tout en confirmant sa présence, a réaffirmé la position ferme de l'Inde sur la nécessité de maintenir la paix et la stabilité le long de la ligne de contrôle effectif (LAC).
M. Modi a souligné l'engagement de l'Inde à rechercher une solution juste et mutuellement bénéfique à la question des frontières et a exprimé l'intention de New Delhi de continuer à s'engager dans la résolution des tensions frontalières persistantes par des moyens diplomatiques.

La Chine, l'Inde et le Pakistan possèdent tous trois l'arme nucléaire et jouent un rôle particulier en Asie. Photo : Telegraph
La réunion d'Islamabad et la vaste tournée diplomatique de Wang Yi en Asie du Sud soulignent les efforts croissants de la Chine pour jouer un rôle de premier plan dans l'élaboration de la sécurité et de l'architecture économique de la région, dans un contexte géopolitique en pleine mutation. Pour le Pakistan, réaffirmer le soutien de la Chine est crucial compte tenu de ses défis économiques, de ses préoccupations sécuritaires et de sa position géopolitique en Asie du Sud et en Asie centrale.
Pour la Chine, le renforcement des liens avec le Pakistan dans le cadre du CPEC 2.0 offrirait un équilibre stratégique avec l'Inde, tout en sécurisant les voies énergétiques et commerciales vitales via le port de Gwadar et l'initiative plus large Belt and Road (BRI).
La poursuite d’une étroite coordination au sein des forums multilatéraux, comme convenu lors du dialogue, indique une direction dans laquelle Pékin et Islamabad aligneront de plus en plus leurs positions diplomatiques sur les questions internationales importantes.
En fin de compte, le sixième dialogue stratégique entre le Pakistan et la Chine revêt une forte signification symbolique et pratique, consolidant un partenariat décrit comme indispensable à la paix régionale, à la stabilité et à la prospérité partagée.
Ces discussions renforcent non seulement la coopération bilatérale, mais envoient également un message géopolitique plus large sur la centralité des relations entre le Pakistan et la Chine dans l’équilibre des pouvoirs régional à un moment où l’Asie du Sud est confrontée à un réalignement stratégique complexe.
Source : https://khoahocdoisong.vn/trung-quoc-va-pakistan-doi-thoai-chien-luoc-an-ninh-khu-vuc-post2149047611.html
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