Ces élections générales anticipées pourraient marquer un transfert de pouvoir important entre les deux principaux partis politiques britanniques.
L'actuel Premier ministre Rishi Sunak (à gauche) et le chef du Parti travailliste de l'opposition Keir Starmer. (Source : Independent) |
Le 4 juillet, le Royaume-Uni tiendra ses premières élections nationales depuis près de cinq ans. Durant cette période, Londres a été témoin d'une série de changements majeurs : le roi Charles III a été couronné, trois Premiers ministres ont pris le pouvoir et le Royaume-Uni a traversé de nombreux bouleversements, notamment le Brexit, la pandémie de Covid-19, le conflit russo-ukrainien, Israël-Hamas, la concurrence entre les États-Unis et la Chine, et l'émergence de nouveaux défis sécuritaires.
Dans ce contexte, ces élections pourraient marquer un autre changement important : le Parti travailliste, parti d’opposition, est sur le point de reprendre le pouvoir aux conservateurs après 14 ans.
Quelle est la probabilité de ce scénario ?
Défi pour les anciens
Le scénario d'un retour du Parti travailliste est plausible au vu de la situation actuelle du Royaume-Uni. Le Financial Times (Royaume-Uni) a indiqué que la croissance économique du pays depuis 2010 est en retrait par rapport à la tendance historique observée depuis la Seconde Guerre mondiale. Le fardeau économique a atteint un record en 80 ans, et la dette publique est à son plus haut niveau des six dernières décennies. Les infrastructures et les services publics, du système de santé aux transports publics en passant par le système de gestion des eaux usées, montrent des signes de surcharge, tandis que les capacités de défense n'ont pas répondu aux changements rapides et complexes de la situation internationale.
Par ailleurs, de nombreux scandales ont récemment éclaté au sein de la direction du Parti conservateur, notamment celui de l'ancien Premier ministre Boris Johnson. Sa successeure, Liz Truss, n'a également exercé ses fonctions que 45 jours avant de devoir céder son poste à M. Rishi Sunak. Cependant, il est encore difficile de dire si M. Sunak pourra occuper ce poste après le 4 juillet. La lourde défaite du Parti conservateur aux élections locales de début mai en est la preuve évidente.
Il serait injuste de nier les réalisations de M. Sunak. L'inflation au Royaume-Uni était de 11 % fin 2022 ; elle est désormais tombée à 2,3 %, son plus bas niveau depuis trois ans, conformément à sa promesse. Cependant, les autres promesses de l'actuel Premier ministre britannique, telles que la croissance économique, la réduction de la dette, l'amélioration des soins de santé et la réduction de l'immigration, n'ont pas été aussi fructueuses.
Opportunité pour les nouveaux arrivants
D'autre part, selon le Financial Times , le Parti travailliste, dirigé par M. Keir Starmer, est actuellement bien placé pour revenir à la tête du Royaume-Uni. Il y a cinq ans, sous la direction de M. Jeremy Corbyn, un homme politique d'extrême gauche, ce scénario était considéré comme improbable. Mais aujourd'hui, sous la direction de M. Starmer, le Parti travailliste a progressivement abandonné son interventionnisme désuet et s'est transformé en un parti politique crédible, plus modéré.
M. Starmer et le Chancelier ont travaillé dur avec les entreprises et la City de Londres pour restaurer la confiance. Cette approche, moins idéologique que celle du gouvernement conservateur, a été saluée par les entreprises. Le Parti travailliste a également placé la relance de la croissance au cœur de son programme.
La stabilité, la prévisibilité et la compétence promises par le parti font défaut à la gouvernance britannique depuis des années. Ce sont les éléments nécessaires pour aider Londres à attirer les investissements. Ses promesses de réformer le système d'urbanisme et de donner davantage de pouvoirs aux régions afin de lever les contraintes pesant sur la croissance, la capacité de logement et les infrastructures sont ce dont l'économie britannique a besoin.
Mais le tableau n'est pas entièrement rose pour le Parti travailliste. Sa réticence à évoquer une relation commerciale avec l'UE bloquerait une autre voie de croissance économique. Et s'il prenait le pouvoir, le Parti travailliste serait bientôt confronté à la tâche ardue de réduire les dépenses publiques, de modifier la réglementation financière ou de taxer l'économie. L'Institute for Fiscal Studies, basé à Londres, a averti que les promesses du Parti travailliste d'augmenter les dépenses réelles dans la santé, l'éducation et la défense entraîneraient une réduction de 9 milliards de livres sterling (11,41 milliards de dollars) par an dans les autres services publics d'ici 2028.
Changer pour survivre
Enfin, il est facile de constater que la tendance au changement en Europe est plus forte que jamais. Lors des élections législatives françaises du 30 juin, le Front national (RN) d'extrême droite de Marine Le Pen a remporté 34 % des voix, suivi du Nouveau Front populaire (NFP) de gauche avec 28 %. La coalition centriste du président actuel Emmanuel Macron n'a recueilli que 20 % des voix.
Il semble que la décision d'organiser des élections législatives anticipées n'ait pas donné les résultats escomptés par le président français. Plus important encore, le changement de l'équilibre des pouvoirs dans l'un des pays « leaders » de l'Union européenne (UE) aura un impact significatif sur la position du bloc sur de nombreux dossiers clés, tels que le conflit Russie-Ukraine, le conflit Israël-Hamas, les relations avec les États-Unis et la Chine, ou des questions de sécurité non traditionnelles comme la lutte contre l'immigration clandestine ou le changement climatique.
M. Sunak, en décidant d'organiser des élections nationales près de six mois plus tôt que prévu, ne souhaite clairement pas suivre les traces du président français. Mais après tout, compte tenu de l'avantage du Parti travailliste, la décision du Parti conservateur et du Premier ministre britannique de rester ou de partir dépendra désormais des votes de près de quatre millions d'électeurs dans ce pays aux multiples facettes.
Le 4 juillet, les électeurs britanniques éliront 650 députés en un seul tour. Le candidat qui obtiendra le plus grand nombre de voix l'emportera, même s'il n'obtient pas la majorité. Le roi Charles III demandera au parti ayant obtenu suffisamment de voix pour former un gouvernement de former un gouvernement. Si aucun parti n'obtient ce nombre, le Premier ministre actuel restera au pouvoir jusqu'à ce que les partis parviennent à un accord pour former une coalition, former un gouvernement minoritaire ou démissionner. |
Source : https://baoquocte.vn/tong-tuyen-cu-anh-truoc-nguong-cua-moi-277312.html
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