La Suisse affirme avoir gelé jusqu'à présent environ 7,7 milliards de francs (8,81 milliards de dollars) d'actifs financiers appartenant à des Russes.
Cette décision s'inscrit dans le cadre des sanctions de l'UE visant à punir Moscou pour sa campagne militaire en Ukraine, en légère hausse par rapport aux 7,5 milliards de francs que le gouvernement suisse avait déclaré avoir gelés l'année dernière après avoir imposé des sanctions à l'UE.
L'augmentation par rapport à 2022 s'explique par l'ajout de 300 personnes et de 100 entreprises et entités à la liste des sanctions au cours des 12 derniers mois. Ce total comprend également les bénéfices estimés provenant des dépôts, des obligations, des actions, ainsi que de l'immobilier et des voitures de luxe.
Le Secrétariat d'État suisse à l'économie (SECO), chargé de superviser les sanctions, a refusé de préciser quelles personnes avaient vu leurs avoirs gelés. Il a également indiqué que le chiffre de 7,7 milliards de francs n'était qu'une estimation récente et qu'il était susceptible d'évoluer.
Alain Berset, président de la Confédération suisse. Photo : AFP
Il est difficile de donner un chiffre exact en raison des ajouts et des retraits de personnes sanctionnées, ainsi que des procédures judiciaires visant à geler ou dégeler des avoirs. Un chiffre plus précis devrait être publié d'ici la fin du deuxième trimestre 2024, lorsque les banques suisses présenteront leur rapport au gouvernement .
Toutefois, les avoirs gelés ne représentent qu'une petite fraction du total des actifs détenus par les Russes en Suisse, estimé à 150 milliards de francs (172,4 milliards de dollars), selon les estimations de l'Association suisse des banquiers. Outre ce gel, le pays a également bloqué les mouvements de 7,4 milliards de francs d'avoirs en devises étrangères de la banque centrale russe.
Lors d'une visite en Ukraine le mois dernier, le président suisse Alain Berset a promis un soutien accru au pays et a évoqué l'utilisation des bénéfices des avoirs russes gelés pour aider à reconstruire le pays.
La Commission européenne étudie une proposition visant à mutualiser une partie des bénéfices provenant des avoirs publics russes gelés afin d'aider l'Ukraine à se reconstruire après la guerre. La Suisse participe aux discussions, mais n'a pas encore décidé si elle les soutiendrait. Parallèlement, elle a rejeté les propositions d'envoi d'armes à l'Ukraine, invoquant ses lois de neutralité.
Phien An ( selon Reuters )
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