En décembre, les vents de mousson du nord-est soufflaient sans interruption. Le vent froid pénétrait chaque fibre de la peau. Dans les champs du village, quelques agriculteurs enfilaient des imperméables pour se couvrir, s'efforçant de labourer et de biner pour préparer les semis. Le Têt approchait, mais ils ne pouvaient se reposer, car janvier et février étaient très longs. La saison des récoltes, en mars, hantait encore les agriculteurs de ma ville natale.
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Bien que les travaux agricoles soient encore très intenses, ils pensent déjà au Têt. Il y a tant de choses à se soucier. Le Têt approche, les enfants ont besoin de nouveaux vêtements. Il faut un plateau de cinq fruits sur l'autel ancestral. Il faut aussi du banh chung, des oignons marinés, des phrases parallèles… et aussi beaucoup d'argent. Toute l'année, ils économisent des cochons et des poulets, conservant le meilleur riz gluant pour le Têt. Mais ils doivent en vendre pour pouvoir faire leurs courses. Les gens de la campagne n'ont pas besoin de beaucoup de fleurs et de guirlandes lumineuses pour célébrer le Têt. Ce dont ils ont le plus besoin, c'est d'un cochon gras, de quelques poulets castrés vivants et d'une douzaine de kilos de riz gluant parfumé.
Je me souviens encore du Têt simple dans ma ville natale, mais empreint d'amour villageois et d'affection fraternelle. Un mois avant le Têt, mon père avait pris la peine de faire fermenter le vin pendant plusieurs jours pour célébrer le Têt et recevoir ses invités. Une tradition culturelle très belle est que, pendant le Têt, les villageois passent du temps à se rendre visite les uns aux autres avec émotion. Chaque fois qu'un invité vient souhaiter le Têt, l'hôte prépare un plateau aux saveurs du Têt pour l'inviter. On lui souhaite une bonne année, un gros cochon, beaucoup de riz, une bonne santé pour l'hôte, une vie paisible et chaleureuse. Un simple morceau de banh chung et un verre de vin fort portent chance pour la nouvelle année, et tout le monde est heureux.
À la campagne, le moment le plus joyeux et le plus excitant du Têt est celui où la famille a un cochon gras à abattre. Les entrailles sont transformées en plats, et le boudin noir et la saucisse de porc sont incontournables. Le premier repas somptueux du Têt est toujours riche en émotions. L'assiette d'entrailles et de viande bouillie parfumée offre aux enfants un repas satisfaisant, compensant ainsi la pingrerie de toute l'année. Les voisins viennent souvent aider à abattre le cochon. Et le festin joyeux se répand avec affection. L'arrière-goût du Têt se répand dans tout le village. L'arôme parfumé du riz gluant des marmites de banh chung reste gravé dans la mémoire des villageois.
Dans ma famille, ma mère enveloppe généralement le banh chung la veille du Têt. La famille a beaucoup d'enfants, mais peu de travailleurs ; nous ne sommes donc pas aisés. Nous avons toujours faim. C'est pourquoi ma mère craint que si nous emballons le banh chung trop tôt, nous en manquions avant le troisième jour du Têt. Même s'il faut attendre, nous sommes impatients d'aider ma mère à l'envelopper. Le panier de riz blanc et les haricots verts ont été décortiqués. Ma mère plie soigneusement chaque feuille, mesure chaque bol de riz et met tout le travail dans chaque banh chung. La veille du Têt, mon père prépare souvent une bassine pour y mélanger de l'eau de chaux et en peindre les racines des arbres autour de la maison. Devant le portail, mon père utilise de la poudre de chaux pour dégainer arbalètes, épées et couteaux afin de chasser les mauvais esprits…
Contrairement à l'effervescence des lumières et des fleurs colorées de la ville, le Têt au village possède une atmosphère unique, chaleureuse et intime. Pendant le Têt, chaque maison dresse un poteau devant sa maison et y accroche des symboles de prospérité et de bonheur. Ces symboles sont fabriqués à partir de tissu rouge ou de papier coloré, ce qui rend l'image du Têt à la campagne encore plus impressionnante. Pendant le Têt, le village organise souvent de nombreux jeux populaires amusants et sains.
Les villageois choisissent souvent un terrain plat et spacieux au centre du village pour y aménager un terrain de football et y installer un volant. Le matin du premier jour du Têt, les enfants, vêtus de vêtements neufs, couraient dans le village et se rassemblaient pour jouer à des jeux traditionnels tels que le volant, les billes, la toupie et des simulations de batailles. Jeunes hommes et femmes jouaient aux combats de coqs, au tir à la corde, à la marche sur échasses et au lancer de volants. Les personnes âgées se réunissaient autour du feu, sirotant du vin et discutant d'histoires du village et de la campagne, d'histoires commerciales, d'histoires agricoles, etc.
Le Têt est différent selon les endroits, mais au village, il conserve de nombreuses caractéristiques traditionnelles du peuple vietnamien. Où que nous allions, nous nous souvenons toujours du Têt de notre patrie, empreint d'amour pour les humains et pour la campagne.
Selon le journal du week-end Tuyen Quang
Source : https://baophutho.vn/tet-que-226493.htm
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