Selon Sputnik, le missile hypersonique russe Kh-47M2 Kinzhal est décrit par les médias occidentaux comme une arme d'attaque dangereuse, avec une vitesse de vol pouvant atteindre Mach 10 (11 925 km/h) et une portée d'attaque de 3 000 km. Cependant, selon Sputnik, le Kinzhal n'est pas le modèle de missile d'attaque le plus puissant de l'armée russe.
Le missile balistique le plus rapide de Russie
Cette position appartient au missile balistique intercontinental (ICBM) RS-28 Sarmat et au missile balistique intercontinental (SLBM) lancé depuis un sous-marin RSM-56 Bulava avec des vitesses de croisière de Mach 20 (25 500 km/h) et Mach 24 (28 600 km/h) respectivement.
Ni le Sarmat ni le Boulava ne sont des missiles hypersoniques, mais des missiles balistiques qui volent dans l'espace et déploient leurs ogives pour attaquer des cibles depuis l'orbite. Cependant, les ICBM russes peuvent effectuer des attaques manœuvrières similaires à celles des missiles hypersoniques et sont théoriquement impossibles à intercepter.
Le missile russe Sarmat est supérieur aux ICBM américains en termes de portée et de puissance destructrice.
Bien sûr, la réalisation d'attaques contre Sarmat et Bulava est improbable et elles ne seraient utilisées qu'en conditions de combat réelles. L'utilisation d'un ICBM est quasiment synonyme de déclenchement d'une guerre nucléaire.
Les experts militaires de Spoutnik ont analysé que, même si voler vite est un atout, la vitesse du missile n'est pas essentielle. Un missile antiaérien à vitesse de vol plus lente peut néanmoins intercepter un missile hypersonique s'il parvient à prédire la trajectoire de sa cible.
Pour pallier cet inconvénient, le missile hypersonique Kinzhal a été doté de la capacité de modifier sa direction de vol en vol hypersonique. Il est donc plus difficile de prédire la trajectoire et la direction exactes du vol.
Le missile d'attaque le plus rapide du monde
La détermination de la vitesse maximale d'un missile dépend de nombreux facteurs. Parmi les missiles balistiques les plus rapides au monde, ce sont les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) LGM-30 Minuteman et SLBM UGM-133 Trident II de l'armée américaine qui se classent parmi les plus rapides, avec des vitesses maximales respectives de Mach 23 (28 200 km/h) et Mach 25 (30 600 km/h).
Le missile d'attaque le plus rapide au monde appartient au planeur hypersonique russe Avangard, dont la vitesse maximale peut atteindre Mach 27 (32 200 km/h) en vol quasi orbital. La vitesse de l'Avangard diminuera progressivement jusqu'à Mach 15-20 lors de sa rentrée dans l'atmosphère et de son approche de la cible.
Le rôle des missiles hypersoniques dans l'armée russe
D'après les évaluations ci-dessus, la Russie se situe-t-elle en tête, ou presque, de la plupart des classements de missiles de croisière, balistiques et hypersoniques ? La réponse est simple : l'industrie russe des missiles hérite des avancées technologiques précédemment développées par l'Union soviétique.
Dès les années 1960, les scientifiques soviétiques ont commencé à tester la technologie des missiles hypersoniques. Après l'effondrement de l'Union soviétique, les programmes secrets de missiles hypersoniques de la Russie ont continué d'être investis et développés jusqu'à aujourd'hui.
Véhicule hypersonique planeur Avangard lors des essais. (Photo : TASS)
En 2002, après le retrait inattendu des États-Unis du Traité sur la limitation des missiles balistiques (TMB), le président russe Vladimir Poutine a ordonné l'accélération des projets de missiles hypersoniques existants et l'ouverture de nouveaux projets. Cette décision était jugée nécessaire alors que les États-Unis continuaient d'étendre leur système de défense antimissile à travers le monde et risquait de priver les forces nucléaires russes de leur capacité de dissuasion.
Ces efforts ont porté leurs fruits : en 2020, le président Poutine a annoncé que la Russie possédait un système d'armes hypersoniques imparable, l'Avangard. Il a également affirmé qu'Avangard était non seulement rapide, mais aussi précis et destructeur.
Ces améliorations apportées aux forces de missiles russes ne pourraient pas être plus opportunes, car au moment même où Washington annulait le traité ABM, le Pentagone commençait à mettre en œuvre la stratégie « Prompt Global Strike » - c'est-à-dire une attaque conventionnelle sur une cible n'importe où dans le monde en une heure.
Ces frappes de missiles cibleraient les dirigeants politiques et militaires de l’adversaire et empêcheraient ce dernier de contre-attaquer.
Essentiellement, posséder des missiles à très grande vitesse capables de manœuvrer, d’échapper aux défenses antimissiles et de dissimuler leur cible ultime fournit à la Russie une sorte de « bouclier antimissile », permettant aux dirigeants de Moscou de dormir sur leurs deux oreilles en sachant que l’ennemi sera pris par surprise.
Le fait de devoir faire face à une attaque de missiles hypersoniques imparable est également l’une des raisons pour lesquelles les États-Unis ont dû modifier leur stratégie de « frappe globale rapide ».
Tra Khanh (Source : Sputnik)
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