Gannett, propriétaire de USA Today et de plus de 200 journaux locaux aux États-Unis, a accusé Google de monopoliser le marché de la publicité en ligne.
Gannett a déposé plainte devant un tribunal fédéral de New York le 20 juin, demandant des dommages et intérêts. Dans sa plainte, Gannett affirme que Google et sa société mère Alphabet contrôlent la manière dont les éditeurs achètent et vendent de la publicité en ligne.
« Cela a entraîné d'importantes pertes de revenus pour les éditeurs et les concurrents de Google, tandis que Google a engrangé d'énormes profits de monopole », indique la plainte. Gannet possède USA Today et plus de 200 autres journaux locaux aux États-Unis, ce qui en fait le plus grand groupe de presse du pays en termes de diffusion.
Google contrôle environ 25 % du marché américain de la publicité en ligne. Meta, Amazon et TikTok en détiennent chacun plus de 30 %. Les autres éditeurs et sites web en contrôlent ensemble près de 40 %. La part de marché des géants de la technologie a commencé à légèrement diminuer, mais Google reste le principal acteur.
Cela signifie que les éditeurs dépendent encore en partie de la technologie publicitaire de Google pour leurs opérations. Gannett affirme que Google contrôle 90 % du marché publicitaire des éditeurs.
Logo de Gannett devant son siège social en Virginie (États-Unis). Photo : Reuters
Dans une déclaration publiée hier, le PDG Michael Reed a déclaré que la domination de Google sur le marché de la publicité en ligne « a eu un impact sur les éditeurs, les lecteurs et bien d'autres ». « La publicité en ligne est le moteur de l' économie numérique. Sans concurrence libre et équitable pour l'espace publicitaire, les éditeurs ne peuvent pas investir dans leurs rédactions », a-t-il ajouté.
Dan Taylor, vice-président de la publicité mondiale de Google, a déclaré à CNN que ces allégations étaient « totalement fausses ». « Les éditeurs disposent de nombreuses options en matière de revenus publicitaires. Gannett a d'ailleurs utilisé des dizaines de services publicitaires différents, dont Google Ad Manager. En choisissant les outils de Google, les éditeurs ont conservé la majeure partie de leurs revenus. Nous allons démontrer au tribunal comment nos outils publicitaires profitent aux éditeurs et les aident à financer leur contenu numérique », a-t-il déclaré.
La décision de Gannett intervient alors que Google fait face à des allégations croissantes de monopole aux États-Unis et en Europe dans son activité publicitaire, sa principale source de revenus.
La semaine dernière, des responsables de l’UE ont déclaré que l’activité publicitaire de Google devrait être démantelée, accusant le géant de la technologie d’être impliqué dans plusieurs étapes de la chaîne d’approvisionnement publicitaire, créant des conflits d’intérêts et menaçant la concurrence.
Plus tôt cette année, le ministère américain de la Justice et huit États ont intenté une action en justice contre Google, l'accusant de menacer la concurrence par sa domination sur le marché de la publicité numérique. Ils ont également demandé la scission de la division.
Ha Thu (selon CNN)
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