Les troubles sécuritaires au Mexique dus à la prolifération des gangs de trafiquants de drogue

Le 27 août, les autorités mexicaines ont déclaré que les forces de police communautaires sont de plus en plus la cible d’attaques de la part de gangs de trafiquants de drogue.

Police communautaire en service dans l'État de Michoacan, au Mexique. (Source : AP)

Des hommes armés ont abattu sept policiers communautaires dans la ville de Cohuayana ce week-end, a confirmé le procureur général de l'État du Michoacán, dans l'ouest du Mexique. Les hommes sont morts quelques jours seulement après avoir été enlevés et torturés dans une autre ville du Michoacán, avant d'être libérés le 23 août.

Alors que la guerre des gangs ravage les villages ruraux mexicains, nombre d'entre eux ont créé des forces de police communautaires pour se défendre. Les membres sont recrutés, généralement sans formation, et reçoivent une petite indemnité ou sont bénévoles pour protéger les habitants. Appelés « Kuárichas » en dialecte purépecha, ils sont habilités à traiter les délits mineurs dans les zones rurales du Mexique.

Les forces de police communautaires se sont multipliées dans les villages autochtones mexicains, où l'autodéfense est une tradition bien ancrée. Elles sont plus crédibles que les équipes spontanées de lutte contre les gangs de drogue apparues au Michoacán en 2013-2014 et rapidement disparues. Mais la police communautaire ne fait pas le poids face à la puissance de feu des gangs déterminés à prendre le contrôle de la ville.

L'attaque du 24 août à Coahuayana est liée à une lutte entre gangs de trafiquants de drogue pour le contrôle de la zone côtière, une importante voie de passage pour le trafic de cocaïne, a déclaré López, procureur de l'État. « Ces attaques sont liées à la volonté des gangs criminels de se disputer le territoire et de mener des activités illégales, principalement le trafic de drogue », a souligné López.

La ville de Coahuayana, située sur la côte Pacifique , près de l'État voisin de Colima, attire depuis longtemps l'attention des gangs. Les criminels utilisent souvent des vedettes rapides pour transporter de la cocaïne d'Amérique du Sud jusqu'à la région, larguant des colis flottants munis de dispositifs de localisation que leurs complices récupèrent et ramènent à terre.

Selon M. López, la zone côtière du Michoacán et de Colima est idéale pour recevoir des colis de cocaïne en provenance d'Amérique du Sud. La marine mexicaine a saisi de nombreux colis de cette cargaison dangereuse.

Aucun gang de Coahuayana n'ayant revendiqué l'attaque, le célèbre gang « Jalisco New Generation » a été immédiatement désigné comme suspect. Ce même groupe criminel est également soupçonné d'être responsable de l'enlèvement de sept policiers communautaires le 20 juin, libérés trois jours plus tard dans la ville de Purepecha, à Tangamandapio, dans l'État de Michoacán.

Le Mexique a lancé une opération de grande envergure, impliquant des hélicoptères, l'armée et la police d'État, pour rechercher les sept personnes kidnappées.

Après s'être échappé du repaire criminel, l'agent Brayan Javier a déclaré avoir vécu « l'enfer ». Un autre agent secouru, M. Luis Reyes, a déclaré que la solidarité et la force de la communauté de Purepecha avaient donné un nouvel élan à l'opération de libération des otages. « Grâce à toute la ville et à tous les habitants de Purepecha, nous sommes forts », a déclaré M. Reyes.

Ces derniers mois, l'État du Chiapas, dans le sud du pays, qui compte l'une des plus fortes proportions d'indigènes mexicains, est presque tombé aux mains des gangs de trafiquants de drogue, forçant certains habitants du Chiapas à abandonner leurs maisons et à fuir vers le Guatemala voisin.

Source : https://baoquocte.vn/roi-ren-an-ninh-mexico-truoc-nan-bang-da-ng-ma-tuy-hoa-nh-ha-nh-284067.html