M. Sa Van Cam explique aux gens comment lire l’ancienne écriture Tay.
Dans une maison sur pilotis imprégnée de l'identité culturelle nationale, Sa Van Cam enseigne avec enthousiasme aux anciens du hameau de Chieng Cang, commune de Muong Chieng (Da Bac), la lecture de l'ancienne écriture Tay. Plus de 70 % de la population de sa commune natale de Muong Chieng est de l'ethnie Tay, mais très peu de gens savent lire et écrire cette ancienne écriture. Même la capacité d'écouter et de parler la langue Tay s'est progressivement estompée au fil des ans. Consacrant tout son cœur à l'apprentissage, à la restauration et à la transmission de l'âme de sa culture ethnique, Cam a accompli jusqu'à présent un véritable modèle de « préservation et de promotion de l'identité culturelle de l'ancienne écriture Tay » : des cours d'écriture Tay pour tous les âges, des médailles invisibles décernées par la population locale et un effort collectif soutenu pour diffuser le message : les Tay doivent connaître l'écriture Tay.
« L'écriture Tay a été préservée et transmise par nos ancêtres, mais au fil du temps, le nombre de personnes sachant la lire et l'écrire diminue, surtout parmi les jeunes générations. Si nous ne le faisons pas, qui le fera ? » s'est demandé M. Cam.
Grâce à son dévouement et à sa persévérance, il a organisé, de 2010 à aujourd'hui, sept cours d'écriture ancienne Tay, attirant plus de 200 étudiants dans la commune de Muong Chieng et les communes voisines. Le modèle de « préservation et promotion de l'identité culturelle de l'écriture ancienne Tay » qu'il a mis en place est non seulement un lieu d'apprentissage, mais aussi un espace d'activités culturelles communautaires, un lieu où l'on partage la langue, les coutumes et les caractéristiques de l'ethnie Tay.
En reconnaissance de sa contribution, le Comité populaire de la province de Hoa Binh a reconnu en 2024 son modèle de « préservation et de promotion de l'identité culturelle de l'ancienne écriture Tay » comme un exemple typique à l'échelle provinciale dans le domaine culturel. Il s'agit à la fois d'une récompense méritée et d'une précieuse confirmation des efforts déployés pour préserver l'identité culturelle dans la vie moderne.
Outre M. Cam, le parcours de préservation de l'écriture et de l'identité du peuple Tay à Da Bac a également marqué les pas de l'artisan méritant Luong Duc Chom, affectueusement surnommé « Maître Chom » par les habitants de la commune de Trung Thanh. Après près de 30 ans de persévérance dans la restauration de l'écriture ancienne Tay, Maître Chom est devenu un symbole vivant de l'amour de la culture nationale.
Par tous les temps, il a parcouru de nombreux villages, rencontré les anciens et enregistré chaque mot, chaque chant et chaque mélodie du peuple Tay. Il en a résulté une précieuse archive : près de 300 livres anciens ont été rassemblés et transcrits ; 1 500 proverbes, chansons et chants populaires ont été enregistrés et traduits ; des dizaines de mélodies et d’instruments de musique traditionnels ont été restaurés, tels que des flûtes de pan, des guimbardes, des flûtes de bambou, etc. M. Chom a notamment mobilisé la population pour préserver les bonnes coutumes et pratiques et enrichir les caractéristiques culturelles traditionnelles uniques du peuple Tay.
Non seulement il a traduit et transcrit avec succès de nombreux livres anciens en langue tay, mais au fil des ans, l'artisan émérite Luong Duc Chom a également consacré beaucoup d'efforts à l'enseignement de cette langue au sein de la communauté. Ses efforts pour « semer » la langue ont commencé dans les années 90 et se poursuivent encore aujourd'hui. Pour lui, la langue tay ancienne est non seulement une langue, mais aussi un pont sacré reliant la jeune génération aux traditions nationales. Ses cours de langue tay ont répandu la fierté nationale, éveillant chez chacun la conscience de préserver sa culture.
Il a partagé : « J'apprends à mes enfants et aux villageois à lire et à écrire le tay afin qu'ils puissent comprendre et apprécier les valeurs culturelles de notre peuple. Grâce à la langue écrite, ils sauront chanter des chants tay, danser des danses tay, appliquer les lois et pratiques coutumières pour éduquer leurs enfants et petits-enfants au sein de la famille et du clan, et maintenir les bonnes pratiques traditionnelles lors des mariages, funérailles et autres cérémonies spirituelles… Cela a contribué à préserver et à promouvoir les bonnes valeurs de la culture ethnique tay. »
Grâce à des personnes dévouées comme MM. Chom et Cam, l'ancienne écriture Tay – « l'âme de la nation » – n'est plus un lointain souvenir dans les livres transmis par nos ancêtres, mais « revit » chaque jour grâce aux cours communautaires à Da Bac. Depuis les prémices de l'écriture, le mouvement pour l'apprentissage et la préservation de l'écriture Tay est devenu un mouvement culturel communautaire dans de nombreuses communes du district de Da Bac. Cours du soir dans des maisons sur pilotis, activités culturelles intergénérationnelles… contribuent à alimenter la foi en un avenir où l'identité culturelle ne sera pas oubliée, mais honorée et développée.
Par leurs actions simples mais résilientes, les Tay Da Bac continuent d'écrire l'histoire de la persévérance, de la solidarité et de la fierté nationale. Ce sont de belles histoires, non seulement pour aujourd'hui, mais aussi pour les générations futures.
Khanh An
Source : https://baohoabinh.com.vn/16/202428/Nguoi-Tay-Da-Bac-giu-gin-hon-cot-cua-dan-toc.htm
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