L'industrie automobile européenne est en « chute libre », Volkswagen n'est que la « première victime », le « géant » chinois monte

Alors que Volkswagen et d'autres constructeurs automobiles européens envisagent de fermer des usines, de nouveaux concurrents chinois cherchent des sites de production sur le continent. Qu'advient-il des constructeurs automobiles qui faisaient autrefois la fierté de l'Europe ?

Le stand du constructeur automobile chinois Xpeng au Salon international de l'automobile 2023 à Munich, en Allemagne, en septembre 2023. (Source : THX)

L'industrie automobile européenne traverse une période difficile, les ventes de voitures n'ayant pas répondu aux attentes et les nouveaux modèles électriques ayant du mal à gagner du terrain auprès des clients.

Non seulement le plus grand constructeur automobile du continent, Volkswagen, est confronté au risque de fermeture d'usine, mais le constructeur automobile français Renault et le groupe automobile italien Stellantis sont également en crise.

La situation est particulièrement désastreuse dans l'usine Stellantis de Mirafiori, en Italie, qui produit la Fiat 500e entièrement électrique, où les ventes ont chuté de plus de 60 % au premier semestre 2024.

Pendant ce temps, l'usine belge du constructeur automobile de luxe Audi - qui produit le luxueux Q8 e-tron - est également confrontée au risque de fermeture.

Les problèmes de ventes causent également des soucis aux responsables des usines Renault de Douai, dans le nord de la France, et VW de Dresde, en Allemagne. Les voitures électriques qui y sont produites peinent à trouver preneurs et les constructeurs sont déficitaires.

L'industrie automobile européenne est « en pleine transformation structurelle », a souligné Carsten Brzeski, économiste en chef de la banque néerlandaise ING.

Une concurrence féroce

La pression exercée sur les constructeurs automobiles européens est particulièrement forte en Chine, car pratiquement tous les constructeurs automobiles ont un lien avec la deuxième plus grande économie du monde.

En 2017, lorsque les ventes mondiales d’automobiles ont atteint leur apogée, la Chine était le marché le plus rentable et celui qui connaissait la croissance la plus rapide au monde .

Ces dernières années, malgré les tarifs douaniers imposés par l’Union européenne (UE) sur les véhicules électriques fabriqués à Pékin, les entreprises de cette puissance asiatique ont réussi à s’implanter sur le marché européen.

Pour éviter des droits de douane plus élevés sur leurs voitures, des constructeurs comme les chinois Geely, Chery, Great Wall Motor et BYD prévoient même de produire des voitures électriques dans leurs propres usines en Europe.

L'industrie automobile européenne est actuellement confrontée à de multiples problèmes à la fois, notamment une concurrence mondiale de plus en plus féroce alors que la compétitivité est en déclin, a déclaré l'économiste Carsten Brzeski.

Mais Hans-Werner Sinn, ancien président de l'Institut Ifo de Munich, a rejeté les critiques généralisées selon lesquelles les constructeurs automobiles européens auraient échoué. « Le problème est que les entreprises européennes n'ont pas réalisé avec quelle rapidité et quelle agressivité les politiques pro-électriques de Pékin sont mises en œuvre », a-t-il déclaré.

M. Sinn, l'un des économistes les plus éminents d'Allemagne, soutient que des politiques telles que le Pacte vert pour l'Europe, l'interdiction des moteurs à combustion interne par l'UE à partir de 2035 et des normes d'émissions de plus en plus strictes ont complètement bouleversé les conditions du marché dans un laps de temps relativement court.

Cela a contraint l'industrie automobile à se transformer, laissant sur la touche ceux qui n'ont pas su s'adapter assez vite. De plus, le scandale des émissions diesel de Volkswagen en 2015 a mis l'ensemble du secteur sur la défensive.

Parallèlement, la Chine a perçu l'augmentation de la production de véhicules électriques comme une opportunité de briser la domination des constructeurs allemands, a déclaré M. Sinn. Et si tous les constructeurs européens considèrent Pékin comme leur principal concurrent, ce sont les constructeurs de voitures électriques de la plus grande économie d'Asie qui bénéficient actuellement le plus de cette évolution.

À l'usine de Mirafiori près de Turin (Italie), la production de la Fiat 500e sera arrêtée pendant un mois, à compter du 13 septembre. (Source : Reuters)

Il y aura plus de « victimes »

Pour Brzeski, économiste en chef d'ING, il ne fait aucun doute que le déclin de l'industrie automobile en Allemagne et en Europe menacera la prospérité de la région.

Dans le seul « moteur » de l’Europe, l’industrie automobile – y compris les fournisseurs, les détaillants et les autres entreprises qui dépendent de l’industrie – représente 7 à 8 pour cent de la production économique annuelle du pays.

Pour protéger l’industrie automobile européenne et, surtout, des milliers d’emplois bien rémunérés, l’économiste Hans-Werner Sinn propose la création d’un club climatique qui créerait des « conditions de concurrence équitables » pour tous les constructeurs automobiles opérant sur le marché automobile mondial.

Entre-temps, M. Frank Schwope, expert de l'industrie automobile à l'Université des sciences appliquées pour les petites et moyennes entreprises (FHM) de Hanovre (Allemagne), estime que Volkswagen peut surmonter la baisse actuelle des ventes.

Selon cet expert, « en réalité, Volkswagen continue de réaliser d'énormes bénéfices. Plus précisément, le bénéfice du constructeur automobile s'élève à 22,6 milliards d'euros (soit 25,14 milliards de dollars) en 2023 et le bénéfice attendu est de 20 milliards d'euros cette année. » Par conséquent, les difficultés affichées par Volkswagen ne sont qu'un scénario visant à promouvoir les subventions publiques aux véhicules électriques.

Mais tout le monde ne le pense pas.

Hans-Werner Sinn doute de la capacité de l'industrie automobile européenne à surmonter la crise. Il estime que Volkswagen n'est que la « première victime » et qu'il y en aura d'autres.

Prenons l’exemple du constructeur automobile italien Stellantis, qui est actuellement contraint d’arrêter sa production en raison d’une crise des ventes.

Dans l'usine de Mirafiori près de Turin (Italie), la production de la Fiat 500e sera arrêtée pendant un mois, à partir du 13 septembre. C'est la première fois depuis 2007 qu'aucune Fiat 500 ne sera produite en Europe, qu'elle soit thermique, purement électrique ou hybride !

Source : https://baoquocte.vn/nganh-cong-nghiep-o-to-chau-au-roi-tu-do-volkswagen-chi-la-nan-nhan-dau-tien-ga-khong-lo-trung-quoc-troi-day-286764.html