Parler de cuisine vietnamienne, c'est évoquer la sophistication et la diversité des méthodes de préparation de chaque région. Pour créer cette sophistication et cette diversité, outre les ingrédients, les épices sont indispensables. Chaque plat est souvent accompagné de ses propres épices, qui évoquent sa saveur et son goût caractéristiques. Utiliser les épices est l'art du cuisinier pour rehausser la saveur du plat, stimuler les papilles et la digestion. Les utiliser avec justesse pour chaque plat est l'apanage de la ménagère, notamment lors des rites ancestraux et des repas du Têt.
Les agriculteurs de la commune de Tu Xa, dans le district de Lam Thao, s'occupent des oignons et de l'ail pour approvisionner le marché pendant la fête traditionnelle du Têt.
Pour un repas normal, il peut manquer une ou deux épices, mais sur le plateau du Têt, une ménagère avisée ne manquera aucune d'épices : oignons, gingembre, ail, piment, poivre et fines herbes. Le goût piquant et épicé du poivre, du piment, de l'ail et du gingembre rend les plats plus appétissants. Le vert des légumes, le rouge du piment et le jaune des carottes fleuries apportent une touche de couleur à la table du banquet. L'arôme doit également être suffisamment intense pour distinguer les plats. Le plateau du Têt est un condensé de la quintessence des produits de la forêt et de la mer. Riz, riz gluant de campagne, cultivé et récolté avec soin toute l'année, herbes aromatiques des banlieues ou des petits jardins derrière la maison, champignons shiitake, champignons oreille de bois, pousses de bambou séchées de forêts lointaines apportées en ville… En levant les baguettes, on a l'impression de savourer les bienfaits de sa terre natale. C'est pourquoi les plats sont préparés avec soin pour être délicieux et dégager une saveur unique. Ce qui doit être épicé doit être épicé, ce qui doit être chaud doit être chaud.
Des légumes et des épices sont vendus sur un marché rural du Têt.
Le Nouvel An lunaire correspond à la saison froide, celle où règnent les épices chaudes comme le gingembre, le piment, le poivre, l'oignon, l'ail… Une ménagère habile sait choisir chaque épice, l'adapter à chaque plat et aux goûts de tous les membres de la famille. Une ménagère négligente claquera la langue : il n'y a rien de mal à oublier une ou deux épices, car ce sont des membres de la famille, inutile d'être pointilleux et méticuleux. Bien sûr, le plat en sera moins délicieux et perdra de sa saveur.
L'intérêt pour des choses apparemment anodines comme les épices n'est pas sans raison. Les épices agissent directement sur les cinq sens, transformant un plat en véritable chef-d'œuvre parfumé, expression du talent de la ménagère. Les épices piquantes et épicées rendent le plat juste assez épicé. Les épices vertes, rouges et jaunes colorent le repas. Leurs arômes sont suffisamment intenses pour distinguer les plats. Chacune d'elles incite à contempler et à humer avant de savourer les bienfaits du ciel et de la terre, les précieux mets du festin, pour dire adieu à l'année passée et accueillir la nouvelle.
Les épices contribuent à rendre les plats du Têt plus beaux et plus délicieux.
Les épices dans les repas quotidiens rendent non seulement les plats plus savoureux, plus beaux et plus délicieux, mais sont également des médicaments précieux donnés par la nature, réduisant l'ennui de la viande, de la graisse et du banh chung, contribuant à améliorer la santé.
Autrefois, lorsque la situation était difficile, les ménagères devaient s'y prendre des mois à l'avance pour préparer toutes les épices du plateau du Têt. Aujourd'hui, le Têt n'est plus si compliqué. Le matin du 30, courir au supermarché, aller au marché aux fleurs et rentrer à la maison suffisent amplement pour un Têt. Tout est à disposition, et le plus important pour les ménagères est de ne rien oublier, surtout pas les épices, car sans épices, « le destin manque de passion ».
Phan Cuong
Source : https://baophutho.vn/gia-vi-trong-mam-co-tet-226615.htm
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