Des scientifiques de l'Université de Nottingham (Royaume-Uni) viennent d'identifier les facteurs microbiens et environnementaux qui déterminent la saveur du chocolat lors de la fermentation des fèves de cacao - la première et la plus importante étape après la récolte, posant les bases de l'arôme, de la complexité de la saveur et réduisant l'amertume.
Une recherche publiée dans la revue Nature Microbiology le 18 août montre que la température, le pH et les communautés microbiennes interagissent entre eux pendant la fermentation, formant ainsi la saveur du chocolat.
L’équipe a identifié les espèces microbiennes et les caractéristiques métaboliques associées au chocolat « premium » et a démontré que les facteurs abiotiques (température, pH) et biotiques (microbiens) sont des prédicteurs stables du développement de la saveur.
La fermentation du cacao est un processus naturel piloté par des micro-organismes qui se déroule généralement directement à la ferme lorsque les fèves sont empilées dans des bacs, des paniers ou des tas de compost, selon le Dr David Gopaulchan, auteur principal de l'étude.
Dans ces conditions, les bactéries et les champignons naturels de l’environnement décomposeront les fèves, créant des composés chimiques qui détermineront le goût et l’arôme final du chocolat.
Cependant, ce processus est spontané et difficile à contrôler, ce qui entraîne une qualité de grain variable selon les saisons, les exploitations ou les régions.
Pour trouver un moyen de recréer ce processus de manière cohérente, les scientifiques ont travaillé avec des agriculteurs colombiens pour surveiller la fermentation naturelle, identifier les facteurs qui influencent la saveur, puis le mettre en laboratoire.
Ici, ils créent une « communauté microbienne définie » – un ensemble de bactéries et de champignons sélectionnés – capable de reproduire les caractéristiques chimiques et sensorielles de la fermentation traditionnelle. Le chocolat obtenu conserve le même profil aromatique haut de gamme qu'à la ferme.
« Nous avons démontré que, grâce à des paramètres mesurables tels que le pH, la température et les variations microbiennes, les producteurs peuvent prédire et maintenir une saveur constante », a souligné le Dr Gopaulchan. « Il s'agit d'une transition de la fermentation spontanée vers un processus standardisé et scientifiquement fondé, tout comme les souches de levure ont révolutionné les industries de la bière et du fromage. »
Selon l’équipe de recherche, la « domestication » du processus de fermentation du cacao ouvre une nouvelle ère pour l’industrie du chocolat : l’utilisation de levures « de démarrage » standard pour garantir une qualité constante, développer de nouvelles saveurs et élever le chocolat mondial.
Source : https://www.vietnamplus.vn/dau-la-bi-mat-giup-tao-nen-huong-vi-chocolate-hao-hang-post1057150.vnp
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