La famille - Le pont entre les générations et le fondement du développement
La famille est considérée comme la cellule fondamentale de la société. Elle joue un rôle fondamental dans la formation de la personnalité et des valeurs, et contribue au développement global des individus. Selon l'UNESCO, le Programme d' éducation et de protection de la petite enfance (PEPE) identifie la période allant de la naissance à huit ans comme une période importante pour le développement cérébral, contribuant à jeter les bases du bonheur, de l'égalité des sexes, de la cohésion sociale et de l'apprentissage tout au long de la vie. Premier lieu où les enfants reçoivent amour, éducation aux valeurs et compétences essentielles, la famille est devenue le « pont » entre tradition et modernité, entre les individus et la société.
Selon l'UNESCO, un programme préscolaire complet prépare non seulement les enfants aux compétences nécessaires pour intégrer l'école primaire, mais vise également à développer leurs émotions et leurs compétences comportementales, et à établir une relation étroite entre la famille, l'école et la communauté. Dans ce contexte, la famille joue le rôle d'un foyer chaleureux, de « premier centre éducatif », mais aussi de fondement de la santé émotionnelle et du début du développement des compétences et de la réflexion des enfants. Le rapport « Réimaginer nos avenirs ensemble » (UNESCO, 2021) appelle à la construction d'un « nouveau contrat social » pour l'éducation, dans lequel familles, écoles et communautés partageront les responsabilités. Grâce à cela, les familles préserveront les valeurs culturelles et deviendront des partenaires essentiels dans la mise en œuvre de l'éducation mondiale, la protection des enfants et le développement d'une société apprenante.
Plus précisément, lors de l'Assemblée générale des Nations Unies, le représentant du Bélarus a souligné que les familles contribuent de manière significative au développement durable grâce à de nombreux rôles : soutenir les personnes âgées, les enfants handicapés et les groupes vulnérables ; préserver la culture et veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte à l'ère numérique. Dans ce contexte, un soutien complet aux familles – de l'accueil préscolaire à l'encouragement à la lecture à la maison en passant par les politiques de soutien multigénérationnel – est considéré comme un « investissement à long terme » pour cultiver la personnalité, stabiliser la société et promouvoir une société apprenante. Ainsi, la famille ne se contentera pas de « semer les graines » de la personnalité, mais sera également le centre de tous les processus de développement social.
Les modèles familiaux asiatiques face à une société en constante évolution
Les familles japonaises d'aujourd'hui sont souvent des « familles nucléaires », composées du père, de la mère et des enfants, caractérisées par une population vieillissante et un faible taux de natalité. La pression économique et une trop grande responsabilité éducative en seraient la cause. Des études montrent que le coût élevé de l'éducation pré-universitaire au Japon exerce une forte pression sur les parents, et en particulier sur les mères. Pour faire face à ces défis, le Japon a développé un système fondé sur de profondes valeurs humanistes, comme le système Soka, qui considère la famille à la fois comme un lieu de préservation des traditions et un environnement propice au développement du sens des responsabilités, des droits de l'homme et de la paix. C'est également l'approche que l'UNESCO encourage dans le modèle de la société apprenante.
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Les familles japonaises d’aujourd’hui sont souvent des « familles nucléaires ». |
La société coréenne, profondément influencée par le confucianisme, a formé des familles multigénérationnelles, où le respect des ancêtres et la « piété filiale » sont les principes directeurs de tout comportement social. De ce fondement culturel est né un phénomène unique : la tendance des « mères gestionnaires ». C’est la réalité : la plupart des mères coréennes consacrent toute leur énergie à suivre de près l’éducation de leurs enfants, de la maternelle à l’université. Elles se soucient des résultats scolaires, y voyant même un moyen d’améliorer le statut social de toute la famille et du clan. Cependant, cette forte pression éducative a eu de graves conséquences : le taux de natalité en Corée a chuté à un niveau alarmant. En réponse, le gouvernement a mis en place des mesures telles que des subventions pour la garde d’enfants, des services de garde d’enfants et des horaires de travail flexibles pour encourager l’équilibre entre vie familiale et vie professionnelle. Parallèlement, la participation active des femmes au marché du travail, les réformes du système juridique (comme la loi sur la famille de 1991) et les concepts progressistes d’égalité des sexes modifient les structures familiales traditionnelles.
En Asie également, Singapour a réussi à bâtir un modèle de liens étroits entre trois piliers : la famille, l’école et le gouvernement, pour développer une société apprenante. L’UNESCO considère Singapour comme un modèle de réussite en Asie. Ce pays bénéficie d’une qualité éducative exceptionnelle, avec un taux de participation au Programme international d’éducation (PISA) supérieur à celui de l’OCDE, et d’un environnement dynamique favorisant l’apprentissage tout au long de la vie des enfants. Dans ce modèle, les familles singapouriennes jouent un double rôle. Elles enseignent à leurs enfants les valeurs nationales et la culture multiethnique du pays. De plus, elles sont étroitement liées au système de politique sociale de l’État, bénéficiant d’un soutien complet, allant du financement à l’orientation scolaire pour tous les membres de la famille.
Défis et solutions politiques
Les économies développées comme le Japon, la Corée du Sud et Singapour sont confrontées à un vieillissement de leur population et à de faibles taux de natalité, conséquences des pressions économiques, des contraintes liées à l'éducation et du rôle traditionnel des femmes au sein de la famille. Bien que de plus en plus de femmes entrent sur le marché du travail, les responsabilités liées à la maternité et à la garde des enfants leur incombent encore majoritairement, ce qui entraîne des inégalités entre les sexes au sein des familles. De plus, le coût élevé de l'éducation constitue une pression majeure qui pèse sur de nombreuses familles, affectant directement la décision d'avoir des enfants et la qualité de vie à long terme.
Pour faire face à la faiblesse de la natalité et au vieillissement de la population, de nombreux pays, comme la Corée du Sud, ont mis en œuvre des politiques globales et intégrées. Tout d'abord, des mesures de soutien financier et de garde d'enfants ont été promues, notamment des subventions pour l'éducation des enfants, une aide médicale et des horaires de travail flexibles, afin de réduire le fardeau financier et de créer des conditions plus favorables pour les familles avec enfants. Parallèlement, des réformes juridiques ont également été promues en Corée du Sud, notamment la révision du Code de la famille depuis le début des années 1990, afin de promouvoir l'égalité des sexes et d'encourager le partage des responsabilités entre pères et mères au sein de la famille. Tout aussi important, une vague de changements de valeurs culturelles est également encouragée afin de sensibiliser au rôle des pères et des mères dans l'éducation des enfants, de réduire la pression de l'apprentissage précoce dès l'âge préscolaire et de promouvoir le développement global grâce aux compétences relationnelles et à la créativité.
Dans la société turbulente d'aujourd'hui, la famille demeure un fondement solide, où tradition et mondialisation semblent s'opposer, mais œuvrent vers un objectif commun : construire une personne épanouie, une société égalitaire, cohésive et durable. Les modèles familiaux au Japon, en Corée et à Singapour montrent que la famille n'est pas seulement un lieu de connexion entre les individus et la collectivité, mais aussi le point de départ de toutes les politiques sociales, de l'éducation à la population. L'UNESCO encourage à placer la famille au cœur de la stratégie de développement d'une société de l'apprentissage et d'une prise en charge préscolaire complète. C'est un enseignement précieux dont le Vietnam peut s'inspirer pour formuler des politiques et cultiver la culture familiale au XXIe siècle.
Source : https://baophapluat.vn/unesco-gia-dinh-la-diem-tua-trong-chuyen-dong-xa-hoi-post553291.html
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