Le Pentagone crée une force opérationnelle secrète pour lutter contre les drones

Face à la menace croissante des drones, le Pentagone crée une nouvelle task force avec pour devise « la vitesse avant le processus ».

Le 29 août, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a annoncé de manière inattendue la création de la Force opérationnelle interinstitutions 401 (JIATF 401), considérée comme une « mesure d'accélération » du Pentagone dans la lutte contre les drones. Cette initiative reflète l'urgence d'une vague de drones de plus en plus sophistiquée et répandue, qui représente un nouveau défi sécuritaire pour le champ de bataille et le territoire américain.

Selon Hegseth, les drones n'apparaissent plus seulement sur des champs de bataille lointains, mais sont présents à la frontière et même dans l'espace aérien américain. « Ils attaquent des bases, ciblent des soldats et menacent la souveraineté nationale », a-t-il souligné, tout en affirmant que les États-Unis ne peuvent plus continuer à suivre des procédures fastidieuses et doivent privilégier la rapidité.

Le JIATF 401 a été créé pour remplacer le Small Counter UAV Systems Office (JCO) qui existait depuis 2020. Le Pentagone a admis que le JCO manquait de flexibilité à mesure que le nombre d'agences participantes augmentait, mais que la coordination était médiocre, ce qui entraînait des retards dans la réponse aux drones.

Contrairement à son prédécesseur, la JIATF 401 disposera d'un pouvoir d'approvisionnement direct, intégrant la recherche, le développement, les essais et l'évaluation, à l'exception des programmes spécifiques à chaque service. Le directeur de la force sera autorisé à approuver des investissements pouvant atteindre 50 millions de dollars pour chaque projet C-sUAS.

La JIATF 401 reprend également Replicator 2, un programme d'accélération de l'acquisition de technologies qui suscite l'intérêt du Pentagone. Ce programme permet à la nouvelle force de collaborer directement avec l'Unité d'innovation de défense (DIU) pour financer et mettre en œuvre des projets de lutte contre les drones. Il s'agit d'un véritable bond en avant qui permet de rompre avec la lourdeur du processus qui a retardé de nombreux projets pendant des années.

Outre son financement, la JIATF 401 bénéficie d'une autorité de recrutement spéciale, attirant ainsi du personnel spécialisé dans le renseignement, la guerre électronique, les achats et la recherche sur les drones. Le Pentagone espère que cette flexibilité donnera à la force suffisamment de ressources intellectuelles pour suivre le rythme du développement mondial des drones.

Un autre point fort est l'intégration de l'Université C-sUAS de l'armée de terre à Fort Sill au sein de la force opérationnelle. Ce lieu deviendra un centre de formation pour officiers, où seront enseignées les tactiques de défense contre les drones, diffusant ainsi l'expérience à l'ensemble de l'armée américaine.

Mais le parcours de la JIATF 401 n'a pas été de tout repos. La note de Hegseth esquive un point essentiel : le droit de tirer sur des drones sur le sol américain. L'armée est toujours soumise à de nombreuses réglementations qui rendent quasiment impossible l'abattage ou la neutralisation de drones sur le territoire américain, même lorsque la menace est déjà présente.

Des bases militaires américaines ont été infiltrées à plusieurs reprises par des drones, notamment celles de Langley, Wright-Patterson, Picatinny et quatre bases au Royaume-Uni. De plus, des drones sont apparus à proximité de centrales nucléaires et de zones d'entraînement militaire, et ont même harcelé des navires de guerre américains au large des côtes californiennes.

Sur le front, les drones sont devenus une arme courante. En Ukraine, les drones FPV changent la donne, tandis que la Russie s'appuie sur Shahed comme outil de frappe à longue portée. Au Moyen-Orient, les drones déployés par l'Iran, le Hezbollah ou les Houthis continuent de menacer les bases et les navires de guerre américains. Le panorama mondial montre que les drones ne sont plus une technologie « bon marché », mais sont devenus une arme stratégique.

Les experts soulignent que, bien que les États-Unis aient développé de nombreuses technologies C-sUAS, des lasers aux micro-ondes en passant par les missiles intercepteurs, l'accent est encore mis actuellement sur la guerre électronique et la « soft kill ». La raison : des mesures musclées peuvent engendrer des dangers imprévus, surtout lorsqu'elles sont déployées sur le territoire national.

Le Pentagone a donné 36 mois à la JIATF 401 pour prouver son efficacité. Malgré les obstacles juridiques, la force opérationnelle a marqué un tournant dans la reconnaissance des drones comme une menace majeure. La JIATF 401 aura-t-elle l'autorité nécessaire pour agir, ou aura-t-elle à nouveau les mains liées ?

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https://www.twz.com/air/new-pentagon-task-force-aims-to-accelerate-drone-defense-at-home-and-abroad

Source : https://khoahocdoisong.vn/lau-nam-goc-lap-luc-luong-dac-nhiem-bi-mat-doi-pho-uav-post2149049757.html