Les universités chinoises se hissent progressivement dans le top 10 mondial

Les deux meilleures universités chinoises se classent respectivement 12e et 14e dans le classement mondial des universités 2024, menaçant les positions dominantes des écoles britanniques et américaines.

Times Higher Education (THE), un prestigieux magazine sur l'enseignement supérieur, a annoncé le 27 septembre le classement mondial des universités 2024. La liste des 10 meilleures universités n'a pas beaucoup changé, toutes sont des noms familiers tels que l'Université d'Oxford (Royaume-Uni), l'Université de Stanford, l'Université de Harvard (États-Unis)...

Un point notable du classement de cette année est que les universités chinoises se rapprochent du top 10 mondial. L'Université Tsinghua se classe 12e, en hausse de 4 places par rapport à l'année dernière. L'Université de Pékin, quant à elle, gagne également 3 places pour se classer 14e.

La Chine compte désormais 13 établissements parmi les 200 meilleures universités mondiales, soit sept de plus qu'il y a quatre ans. Chacun d'entre eux a progressé significativement par rapport au classement de l'année dernière. Parmi les 400 premières, la Chine compte 30 établissements, soit le double de 2021.

Denis Simon, expert de la Chine, est optimiste quant à la possibilité pour les universités chinoises d'entrer dans le top 10. Selon lui, le développement de la Chine est le point culminant du 21e siècle, il n'est donc pas surprenant que le système d'enseignement supérieur du pays continue de s'améliorer.

« Le progrès des universités en Chine repose sur des engagements internationaux en faveur de la coopération dans l’enseignement supérieur », a déclaré Denis.

Des étudiants de l'Université de Pékin, en Chine, lors de leur cérémonie de remise des diplômes, juillet 2023. Photo : Page des fans de l'Université de Pékin — Des étudiants de l'Université de Pékin, en Chine, lors de leur cérémonie de remise des diplômes, juillet 2023. Photo : *Page des fans de l'Université de Pékin*

Selon Ming Cheng, professeur à l'Institut d'éducation de Sheffield, Université de Sheffield Hallam, bien que le Royaume-Uni et les États-Unis soient toujours en tête du classement mondial des universités, leur force s'affaiblit.

« Les universités des deux pays pourraient envisager de s’inspirer des bonnes pratiques de la Chine et apprécier un peu plus les différences culturelles et idéologiques », a-t-elle déclaré.

Le professeur Cheng a ajouté que cette tendance prédit un déplacement progressif du pouvoir de l' économie du savoir de l'Ouest vers l'Est. Cela pourrait encourager davantage d'étudiants internationaux à étudier en Chine à l'avenir.

L’amélioration du classement des universités chinoises est attribuée à l’intérêt croissant des écoles pour les données de classement, au financement généreux du gouvernement et à l’engagement en faveur de l’internationalisation, de la réforme de l’éducation et de l’innovation en matière de recherche.

Les universités chinoises ont amélioré leurs notes moyennes en matière de qualité de l'enseignement et de la recherche. En matière de recherche scientifique – un critère fortement pondéré dans les classements –, la note moyenne des universités chinoises a progressé de 12 points de pourcentage par rapport à l'année dernière.

Cependant, de nombreux experts mettent également en garde contre les difficultés que pourrait rencontrer l’enseignement supérieur chinois.

Le professeur Cheng soutient que les ressources financières et la géopolitique pourraient freiner la croissance. Denis Simon prévient que, si les universités chinoises sont solides, celles qui ne font pas partie des 25 meilleures du pays affichent une baisse marquée de qualité, contrairement aux États-Unis, où les étudiants bénéficient d'un enseignement de premier ordre dans une centaine d'établissements.

« La Chine doit faire très attention à ne pas créer un système éducatif bifurqué où il n’y aurait que quelques universités d’élite et la majorité serait issue de la classe moyenne », a déclaré Denis, ajoutant que le pays devrait investir dans une éducation à grande échelle, dans les infrastructures et dans les bibliothèques pour réduire les disparités actuelles.

Un bâtiment du campus de l'Université Tsinghua. Photo : Page des fans de l'Université Tsinghua — Un bâtiment du campus de l'Université Tsinghua. Photo : *Page des fans de l'Université Tsinghua*

La Chine compte actuellement environ 2 700 universités. Le pays a commencé à bâtir des universités de classe mondiale il y a près de 30 ans. En 1995, la Chine a lancé le programme 211, investissant dans la construction d'une centaine d'universités nationales clés.

Trois ans plus tard, le gouvernement chinois a lancé le Projet 985, qui vise à bâtir des universités chinoises de classe mondiale. Tsinghua et Pékin ont été les deux premières universités à rejoindre le projet pendant trois années consécutives, recevant un investissement annuel de plus de 1,8 milliard de yuans (plus de 6 100 milliards de dongs). À ce jour, près de 40 universités ont été sélectionnées pour participer au projet.

En 2017, le ministère chinois de l’Éducation a annoncé le programme national World Class 2.0 avec deux objectifs : développer des établissements d’enseignement supérieur de classe mondiale et une formation de classe mondiale.

Phuong Anh (selon Times Higher Education )

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