En réponse à la taxe carbone transfrontalière de l'Europe, l'Université d'économie de Hô-Chi-Minh-Ville a proposé que la ville perçoive des taxes sur le carbone pour lever des fonds afin de soutenir les entreprises.
L'Union européenne a mis en place un mécanisme de taxe carbone transfrontalière (MACF) à partir d'octobre 2023, visant à garantir l'équité dans la concurrence commerciale internationale et à promouvoir la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le CBAM s’appliquera aux produits importés dans l’UE en fonction des émissions de gaz à effet de serre (directes et indirectes) générées au cours du processus de production.
Une étude récente de l'Université d'économie de Hô-Chi-Minh-Ville (UEH) prédit que cette situation aura de nombreuses conséquences sur les entreprises. Plus précisément, les entreprises exportant vers l'UE seront affectées à court terme par la baisse de la compétitivité de leurs produits due à la hausse des coûts du carbone.
Une usine de tubes en acier et en plastique à An Giang . Photo : Phuong Dong
L'équipe de recherche a donc proposé que Hô-Chi-Minh-Ville perçoive une taxe carbone et utilise les revenus générés pour soutenir les entreprises exportant vers l'Europe (en investissant dans des solutions technologiques de réduction des émissions), ainsi que les initiatives environnementales locales. Ce type de taxe s'applique aux entreprises concernées par le CBAM et pourrait être mis en œuvre fin 2024, testé en 2025 et officiellement en 2026.
En termes d'avantages, il s'agit d'un moyen d'accroître les revenus autosuffisants, entièrement consacrés à des fins environnementales et au soutien aux entreprises. Cette solution n'engendre pas de charges fiscales supplémentaires et est très avantageuse pour les entreprises. En effet, si elles ne paient pas la taxe carbone à Hô-Chi-Minh-Ville, elles doivent néanmoins s'acquitter de la taxe CBAM équivalente en Europe.
Actuellement, le CBAM autorise une déduction si le prix du carbone a été payé dans le pays de production. Cela signifie que Hô-Chi-Minh-Ville peut mettre en œuvre des outils de tarification du carbone et percevoir des redevances. Les entreprises implantées à Hô-Chi-Minh-Ville bénéficient également d'un soutien.
Cependant, l'équipe de recherche a souligné que pour trouver une solution viable, une analyse plus concrète de la part des entreprises est nécessaire afin de mettre en place des prix du carbone, des calendriers de déclaration et de paiement, ainsi que des mécanismes de confirmation compatibles avec le MACF. Par ailleurs, la manière de réaffecter efficacement le budget des taxes carbone doit également faire l'objet d'une discussion approfondie.
Outre la tarification du carbone, l'équipe de recherche a proposé deux autres scénarios pour répondre au MACF. Le premier consiste à soutenir financièrement les entreprises pour qu'elles adoptent des technologies, mais nécessite des ressources. Le second consiste à devenir un fournisseur de crédits carbone en investissant dans la réduction des émissions d'électricité des actifs publics, mais nécessite également un capital initial et un investissement technique.
En tant que locomotive économique du pays, Hô-Chi-Minh-Ville est également confrontée à des défis environnementaux, notamment la pollution atmosphérique. Elle émet plus de 60 millions de tonnes de CO2 chaque année, soit 18 à 23 % du total du pays.
Actuellement, la ville compte 140 entreprises soumises à l'obligation de dresser un inventaire de leurs émissions de gaz à effet de serre, dont 106 entreprises du secteur manufacturier. Le nombre d'entreprises soumises à cette obligation pourrait augmenter lorsque la liste mise à jour sera soumise au gouvernement par le ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement.
Selon la feuille de route de mise en œuvre du CBAM, durant la période de transition du 1er octobre 2023 au 31 janvier 2024, les produits du ciment, des engrais, de l'acier et de l'aluminium entrant dans l'UE devront déclarer leurs émissions trimestriellement et ne seront pas soumis à taxes. À partir de 2026, le CBAM entrera officiellement en vigueur et s'appliquera à de nombreux autres secteurs.
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