Un sentiment d'excitation m'a soudain envahi. Le jour de mon retour dans la ville natale de ma mère, les champs m'ont retenu, les touffes d'herbes sauvages tissaient les rêves blancs de ma jeunesse. Au bout de la route se trouvait un porche ombragé de bambous, des fleurs d'hibiscus rouges scintillaient le long du chemin, ramenant à mes souvenirs. Des pétales de papillons jaunes s'attardaient dans les mains des gens qui tombaient devant le portail, tenant docilement leur promesse de revenir. Mes pas effleuraient doucement les rayons de soleil entrelacés, mon cœur battant comme lorsque j'étais enfant. Je trottais chez moi à l'appel de ma mère pour manger un repas maison.
Devant la cour, où résonnent les chants des oiseaux, maman épand avec attention du riz pour nourrir les poules. Le vent matinal souffle doucement des champs. La brume se dissipe lentement dans la bananeraie devant la maison, la lumière du soleil pénètre les feuilles vertes et rêveuses. Les premiers cris du jour résonnent doucement sur la route de campagne, ainsi que le bourdonnement des élèves à vélo se rendant à l'école. Maman, un paquet de balais à la main, se penche pour balayer les feuilles mortes tombées la veille, de la petite allée jusqu'à l'arrière de la maison, sous les rangées d'arbres, à l'ombre profonde du temps. Ses pas sont lents, paisibles, comme s'ils marchaient au milieu de chansons folkloriques. Puis, parfois, maman entre dans mes rêves, dans le grenier venteux de la rue, avec les pas d'une vie passée à patauger dans les champs peu profonds, les rivières profondes, la pluie et les éclairs. Dans la maison voisine, quelqu'un laisse tomber un seau pour puiser de l'eau. Les moineaux sur le toit de tuiles sursautent doucement, volant l'un après l'autre dans la douce fumée des feuilles.
La simple ville natale de ma mère, un lit en bambou, un vieux puits. De retour sur le porche de ma grand-mère, assise sur le lit en bambou, patiné par les années, je me sentais revivre les nuits d'été scintillantes d'étoiles filantes. En voyant la silhouette de ma grand-mère tranquillement au dîner, l'image de lui, parti au pays brumeux depuis des décennies, me manquait silencieusement. Marchant lentement derrière la maison pour ramasser une grappe de caramboles tombées, me reflétant à la surface de l'eau du puits, bercée par la lumière dorée du soleil, mon âme semblait emportée par tous les soucis. Les souvenirs affluaient doucement comme de l'eau fraîche, et sous mes yeux apparut la silhouette de ma mère lui lavant délicatement les cheveux dans la vapeur infinie et brumeuse.
Grand-mère le suivit au loin. J'ignorais que la main qu'elle tenait avant de quitter le village ce jour-là serait la dernière. Le coin du village où je l'avais accompagnée était rempli de larmes, le vent soufflait à travers les rangées d'arbres immobiles et tristes. La maison était silencieuse, le hamac était immobile près de la fenêtre close. Le parfum persistant des huiles essentielles persistait dans l'esprit de ceux qui étaient restés. Le vieux lit en bambou était usé, le puits derrière la maison était couvert de fleurs de carambole violettes, déchirantes. Maman resta longtemps assise chez Grand-mère, regardant silencieusement par la fenêtre. Son cœur souffrait-il pour elle, comme moi, quand j'étais loin de la ville, mon cœur souffrait aussi pour elle ? Peut-être que chaque enfant loin de sa mère en ce monde, que ses cheveux soient verts au printemps ou striés d'argent, gardait pour lui un désir incessant pour sa mère.
La ville natale de la mère n'a plus son ancien nom. Mais quoi qu'il arrive, la ville natale reste la ville natale, avec toute l'affection de la chair et du sang. La ville natale reste la ville natale avec l'ombre tolérante de la mère, qui ne cesse de penser à ses enfants qui vont et viennent dans tous les sens. Avec la profonde affection dans chaque sillon labouré, chaque motte de terre, chaque brin d'herbe, dans les nombreuses histoires que la grand-mère racontait chaque soir. Avec les alluvions aimantes qui s'infiltrent profondément dans chaque rizière, chaque rivière qui ensable la terre. Avec chaque battement de cœur qui ne tarit jamais, la source de l'humanité loyale, quoi qu'il arrive, elle reste intacte, parfumée d'amour humain...
Source : https://baophuyen.vn/xa-hoi/202506/que-me-bbd2db3/
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