La rivière An Lao n'est ni large ni profonde, mais pour nous, les enfants de cette époque, c'était un monde immense. Dans mon cœur, cet endroit garde mon enfance simple et innocente, remplie de doux souvenirs.

Mon enfance a commencé par des matins clairs au bord d'une petite rivière. Personne ne m'a appris à aimer la rivière, mais cet amour a grandi naturellement dans mon cœur, comme les plants de riz qui verdissent grâce à l'eau, comme le rire et les conversations joyeuses des enfants, insouciants, avec leurs proches.
La rivière An Lao prend sa source dans la région montagneuse du nord-ouest du district d'An Lao. En amont, deux rivières, le Nuoc Dinh et le Nuoc Rap, coulent vers le nord. Après avoir quitté la commune d'An Dung (district d'An Lao), elle bifurque vers l'ouest et continue son cours en aval. Elle traverse ma ville natale, serpentant comme une bande de soie, paisible en toute saison.
Chaque matin, la surface de la rivière se couvre d'une fine couche de brume, reflétant l'aube éclatante. Le chant des oiseaux dans les bambouseraies des deux côtés de la rivière. Le doux bruit des rames et les appels des pêcheurs qui jettent leurs filets créent une ambiance paisible dans la campagne. La rivière nourrit les potagers verts des deux côtés ; elle fournit poissons, crevettes et eau fraîche pour irriguer les champs ; elle nourrit les rêves des enfants de ma ville natale…
Je me souviens encore très bien des chauds après-midis d'été où les enfants du village se rassemblaient au bord de la rivière. À l'ombre des vieux bambous, nous enlevions nos chemises et traversions le pont en courant, nous interpellant et riant aux éclats.
Du pont de bambou, nous avons sauté dans l'eau fraîche, certains plongeant, d'autres nageant, d'autres encore attrapant des poissons à la main. Après avoir joué et plongé à notre guise, nous nous sommes allongés sur le sable blanc et doux au pied du pont, nous racontant nos rêves d'enfant naïfs, adaptés à notre âge.
Le banc de sable le long de la rivière était aussi l'endroit où nous, les bergers de bisons, jouions au football tous les après-midi. Séparés en deux groupes, nous étions absorbés par la course au vieux ballon de cuir. À l'époque, dans le quartier, l'enfant dont les parents achetaient un ballon de cuir était considéré comme le plus riche et le plus heureux. La plupart d'entre nous choisissions de gros pamplemousses et les faisions sécher jusqu'à ce qu'ils flétrissent pour en faire des ballons de football. Même si taper dans le ballon avec du pamplemousse faisait un bruit sourd et nous faisait mal aux pieds, c'était pour nous une joie infinie.
Non seulement c'est un lieu de jeux pour les enfants, mais la rivière An Lao est aussi associée à de nombreuses images familières d'adultes. Elle est le gagne-pain de nombreuses familles de pêcheurs ; c'est une source d'eau fraîche permettant à mon père et à d'autres de se laver le visage, les mains et les pieds après des journées boueuses dans les champs…
Pendant la saison des crues, l'eau monte et recouvre la longue plage de sable. Le fleuve semble prendre une autre forme : impétueux et déferlant. Mais même alors, aux yeux de nos enfants, le fleuve a toujours quelque chose de très familier, comme un ami qui a grandi avec nous, parfois en colère mais qui ne nous a jamais quittés.
Le temps s'écoule silencieusement comme le cours de cette rivière. J'ai grandi, j'ai quitté ma ville natale pour étudier et j'ai poursuivi des rêves aux couleurs de la ville. Mais plus j'avançais, plus ma ville natale, la rivière de mon enfance, me manquait profondément. Chaque fois que je me sentais troublé, je fermais les yeux et m'imaginais debout près du vieux quai, regardant les vagues onduler sur l'eau, écoutant le vent bruisser dans les bambouseraies et voyant ma petite ombre courir sur le sable blanc.
À chaque retour, je longe tranquillement la vieille rive, perdue dans des souvenirs sans nom. Je m'assois sur le banc de sable blanc, je ramasse une poignée de sable lisse et le laisse couler doucement entre mes doigts, comme mon enfance qui s'écoule, sans pouvoir la retenir. Pourtant, quel que soit le temps qui passe, cette rivière et les souvenirs qui l'entourent resteront toujours les choses les plus pures que j'aie jamais vécues. Et peut-être, jusqu'à la fin de ma vie, la porterai-je toujours avec moi, comme une enfance inoubliable.
Source : https://baogialai.com.vn/dong-song-tuoi-tho-post329737.html
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