A l'occasion du 30e anniversaire de l'entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (du 16 novembre 1994 au 16 novembre 2024), le membre suppléant du Comité central du Parti, vice-ministre permanent des Affaires étrangères Nguyen Minh Vu a accordé une interview à la presse.
- Monsieur le Vice-Ministre Permanent, pourriez-vous nous parler de la valeur et du rôle de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer ?
Document juridique volumineux composé de 320 articles, divisés en 17 parties et 9 annexes, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM), surnommée la « Constitution des océans », établit un cadre juridique complet régissant toutes les activités menées dans les mers et les océans, qui couvrent plus de 70 % de la surface terrestre. La Convention constitue également le fondement de la coopération entre les pays pour une gouvernance ordonnée et durable des océans. Voici quelques points saillants et significations importantes de la Convention :
Premièrement, la CNUDM aborde pour la première fois de manière exhaustive et approfondie la question de la portée et du statut des zones maritimes, créant ainsi une base permettant aux pays d’exercer leurs droits et de mener des activités en mer. Le régime des zones maritimes stipulé dans la Convention a harmonieusement pris en compte les intérêts de différents groupes de pays, notamment les pays côtiers, les pays enclavés ou les pays géographiquement désavantagés.
L’une des solutions pour concilier les intérêts des pays est que la Convention reconnaisse officiellement pour la première fois le régime « spécial » de la zone économique exclusive, où les États côtiers ont des droits souverains sur les ressources vivantes et non vivantes, tout en garantissant certaines libertés aux autres États.
En outre, une disposition très créative, sans doute la plus créative, de la Convention est la prise en compte de la « Zone », y compris les fonds marins et leur sous-sol situés hors de la juridiction nationale, ainsi que les ressources qui s'y trouvent, comme « patrimoine commun de l'humanité ». En conséquence, la Convention établit une organisation internationale chargée de gérer les activités menées dans la Zone afin d'assurer le partage équitable des avantages économiques découlant de l'exploitation des ressources entre tous les pays.
La Convention contient de nombreuses dispositions sur la protection du milieu marin et la recherche scientifique marine, des dispositions totalement nouvelles par rapport aux précédents traités internationaux sur la mer des Nations Unies (les quatre Conventions de Genève sur le droit de la mer de 1958). Ainsi, la CNUDM établit un cadre juridique important pour la gestion des ressources marines, leur conservation et leur utilisation durable pour les générations futures. La recherche scientifique marine est également réglementée de manière harmonieuse, en conciliant la souveraineté et la juridiction des États côtiers avec le besoin de coopération et l'exigence d'une meilleure compréhension pour une gestion optimale des mers et des océans.
Enfin, la Convention établit un système de règlement des différends relativement complet, qui, d'une part, réaffirme l'obligation de régler pacifiquement les différends internationaux stipulée dans la Charte des Nations Unies et, d'autre part, prévoit spécifiquement des mesures pacifiques pour résoudre les différends, telles que la conciliation, l'arbitrage ou le recours aux tribunaux. Grâce à ce système, les différends relatifs à l'interprétation et à l'application de la Convention peuvent toujours être résolus rapidement, préservant ainsi la paix et la stabilité et prévenant les conflits. Parallèlement, les décisions des organes judiciaires établis en vertu des dispositions de la CNUDM contribuent également à clarifier les dispositions de la Convention, garantissant ainsi son intégrité et sa mise en œuvre effective.
On peut dire que la CNUDM est l'une des plus grandes réalisations du droit international de la communauté internationale au XXe siècle. Non seulement elle codifie les règles coutumières internationales, mais elle développe également progressivement le droit maritime international pour répondre aux nouvelles tendances en matière d'utilisation et d'exploitation des mers et des océans. À ce jour, la Convention conserve toute sa valeur et continue d'affirmer son rôle essentiel dans le maintien de l'ordre juridique en mer et dans les océans.
Le vice-ministre permanent des Affaires étrangères, Nguyen Minh Vu, a répondu à l'interview de presse. |
- Monsieur le Vice-Ministre Permanent, 30 ans après l’entrée en vigueur de la Convention, quelles contributions le Vietnam a-t-il apportées au développement et à la mise en œuvre de la Convention ?
Le Vietnam a toujours participé activement et de manière responsable à la signature et à la mise en œuvre de la Convention. Immédiatement après l'adoption et l'ouverture à la signature du document, le Vietnam a été l'un des 107 premiers pays à signer la Convention à Montego Bay (Jamaïque) et à la ratifier avant son entrée en vigueur. Au fil des ans, afin de mettre en œuvre la CNUDM, le Vietnam a progressivement amélioré son système juridique relatif aux mers et aux océans, promulguant des documents juridiques, des stratégies, des politiques et des plans visant à favoriser l'utilisation et l'exploitation efficaces et durables de la mer.
Français Dans l'esprit d'être un membre responsable de la communauté internationale, le Vietnam considère toujours la Convention comme une base importante pour la mise en œuvre des activités de coopération en mer. Le Vietnam a obtenu de nombreuses réalisations dans la résolution des problèmes de délimitation maritime avec les pays voisins, notamment, avec la Thaïlande, en résolvant la question de la délimitation maritime dans le golfe de Thaïlande en 1997 - le premier accord de délimitation maritime de l'ASEAN après l'entrée en vigueur de la Convention ; étant le premier et le seul pays à ce jour à avoir un accord de délimitation maritime avec la Chine - délimitant le golfe du Tonkin en 2000 ; avec l'Indonésie, en résolvant la question de la délimitation du plateau continental puis de la zone économique exclusive en 2003 et 2022 respectivement, enrichissant la pratique de la délimitation maritime conformément aux dispositions de la Convention.
En outre, le Vietnam participe également de manière proactive et active aux activités dans le cadre des mécanismes internationaux établis dans le cadre de la Convention, en proposant de nombreuses initiatives reconnues par la communauté internationale, renforçant ainsi progressivement le rôle du Vietnam sur la scène internationale.
Le Vietnam a occupé le poste de membre du Conseil de l’Autorité internationale des fonds marins, a apporté des contributions substantielles au processus du Tribunal international du droit de la mer en fournissant des avis consultatifs sur le changement climatique et le droit international, a participé activement au processus de négociation et a rapidement signé l’Accord sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les zones maritimes situées au-delà de la juridiction nationale – le document international le plus récent relatif à la mise en œuvre de la Convention.
Le Vietnam a également nommé des experts expérimentés et hautement qualifiés pour participer aux organes créés dans le cadre de la CNUDM, notamment pour la nomination de candidats au poste de juge du Tribunal international du droit de la mer (TIDM) pour la période 2026-2035. Aux Nations Unies, le Vietnam et les délégations de 11 pays ont cofondé le Groupe des amis de la CNUDM, composé de plus de 100 pays membres de toutes les régions géographiques, afin de promouvoir la mise en œuvre de la Convention.
On peut constater qu'en contribuant à la formation et au développement de la CNUDM, le Vietnam a toujours démontré son rôle de membre actif et responsable de la Convention, en défendant toujours la valeur, en respectant et en mettant pleinement en œuvre la Convention, affirmant ainsi la position, le rôle et la proactivité du Vietnam sur la scène internationale.
- Alors, dans les temps à venir, quelles contributions le Vietnam apportera-t-il à la promotion et à la mise en œuvre de cette Convention, Monsieur le Vice-Ministre Permanent ?
Dans les temps à venir, le Vietnam sera déterminé à mener à bien ses tâches pour continuer à démontrer son respect, son application et sa mise en œuvre intégrale de la CNUDM, et à présenter l’image du Vietnam à l’ère de la croissance nationale, comme un ami digne de confiance et un membre responsable de la communauté internationale.
Premièrement, le Vietnam continue de promulguer des politiques et de perfectionner le système juridique national relatif à la mer et aux îles en vue d’un développement durable, répondant aux exigences de protection de la souveraineté maritime et insulaire et garantissant le respect du droit international, y compris la CNUDM.
Deuxièmement, le Vietnam défend toujours l’esprit de l’État de droit et considère la Convention comme la base juridique pour mener des activités en mer, y compris le règlement pacifique des différends maritimes avec les pays voisins, vers une gestion pacifique et durable des zones maritimes, y compris la mer de l’Est.
Troisièmement, le Vietnam participe activement et apporte des contributions substantielles aux forums sur le droit de la mer et des océans tels que la Conférence des États parties à la CNUDM et la Conférence des Nations Unies sur les océans, et continue de contribuer aux questions qui préoccupent la communauté internationale, notamment le changement climatique, la conservation et l’utilisation durable des ressources et de la biodiversité dans l’océan.
Quatrièmement, le Vietnam appelle également les pays à continuer de ratifier et de participer à la Convention, tout en promouvant la bonne volonté et la pleine mise en œuvre des dispositions de la Convention afin que la CNUDM puisse davantage promouvoir son rôle de cadre juridique complet réglementant toutes les activités en mer et dans l’océan.
Enfin, le Vietnam continuera de renforcer davantage sa coopération avec les organismes juridiques internationaux, en particulier les organismes spécialisés dans les océans et le droit de la mer, afin de la rendre plus approfondie et plus substantielle.
Merci beaucoup, Monsieur le Vice-Ministre !
Source : https://thoidai.com.vn/cong-uoc-lien-hop-quoc-ve-luat-bien-nguyen-ven-gia-tri-tao-nen-tang-cho-quan-tri-bien-va-dai-duong-207317.html
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