La congestion du transport maritime mondial est à son plus haut niveau depuis 18 mois, certains ports asiatiques étant particulièrement touchés, soulignant l'impact persistant des perturbations du transport maritime en mer Rouge causées par les attaques des Houthis.
Selon les statistiques du cabinet d'études de marché maritime Linerlytica, 60 % des navires en attente d'accostage se trouvent en Asie. Parmi eux, le port à conteneurs de Singapour (deuxième port mondial ) connaît sa plus forte congestion depuis la pandémie de Covid-19. Ce point chaud de congestion a provoqué un effet domino sur une série de ports maritimes des pays asiatiques. Non seulement la congestion a empêché près de la moitié des porte-conteneurs à destination de l'Asie de l'Ouest - Europe et de l'Asie - Europe du Nord de partir à temps, mais elle a également poussé les compagnies maritimes étrangères à augmenter continuellement les suppléments pour compenser le coût de l'attente à quai.
L'Autorité maritime et portuaire de Singapour (MPA) a indiqué que le temps d'attente moyen pour l'accostage des porte-conteneurs est désormais de deux à trois jours, contre moins d'un jour habituellement. Selon les données de Linerlytica et du fournisseur de données maritimes en temps réel PortCast, ce temps d'attente peut atteindre une semaine. En raison de la congestion prolongée, certains navires ont été contraints d'abandonner leurs escales à Singapour et de se diriger vers des ports voisins, accentuant encore la pression sur les gestionnaires de ports de pays comme la Malaisie et la Chine. Bien que les autorités portuaires de ces pays élaborent également des plans d'urgence, la situation d'attente ne peut être résolue du jour au lendemain.
Le nombre de porte-conteneurs en attente d'escale aux ports malaisiens de Klang et de Tanjung Pelepas a augmenté, tout comme les temps d'attente dans les ports chinois. Les ports les plus fréquentés sont Shanghai et Qingdao, avec de longues files d'attente. Une congestion similaire se produit également dans les ports méditerranéens. En conséquence, la compagnie maritime danoise Maersk a annoncé qu'elle supprimerait deux liaisons au départ de la Chine et de la Corée du Sud vers des ports européens à partir de début juillet.
Parallèlement, les entreprises de fret international affirment que la haute saison annuelle du transport maritime est arrivée plus tôt que prévu, ce qui aggrave la congestion. Selon le prestataire de services maritimes Dimerco, la haute saison débute généralement en juin, mais cette année, elle a débuté en mai. Freightos, plateforme mondiale de réservation et de paiement de fret international, a indiqué que les importations de marchandises entreposées d'Asie vers l'Europe montrent des signes d'entrée en haute saison, poussant les tarifs de fret à leurs plus hauts niveaux depuis le début de l'année. En fait, les tarifs de fret ont explosé depuis mai, après une période de stabilité en avril. La situation est si tendue que les principales compagnies maritimes ne proposent désormais que des tarifs hebdomadaires, voire quotidiens, au lieu de proposer des tarifs de 15 jours à 1 mois comme auparavant.
La mer Rouge joue un rôle important dans le système commercial mondial, représentant près d'un tiers du trafic total de conteneurs et environ 12 % du commerce mondial de marchandises. Les analystes préviennent que si la situation sécuritaire en mer Rouge n'est pas maîtrisée, elle aura un impact majeur sur la chaîne d'approvisionnement mondiale. La hausse des coûts de transport entraînera un risque de hausse des prix pour les consommateurs, dans un contexte où de nombreux pays tentent de maîtriser l'inflation.
SUD
Source : https://www.sggp.org.vn/cang-thang-dich-vu-van-tai-bien-o-chau-a-post746877.html
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