La Malaisie gagne grâce à « l'arme de la naturalisation »
Le soir du 10 juin, au stade Bukit Jalil (Malaisie), d'une capacité de plus de 80 000 spectateurs, l'équipe malaisienne a affiché un visage radicalement différent de ses précédentes confrontations avec le Vietnam. Non seulement l'équipe locale s'est distinguée physiquement, mais elle a également dominé par son style de jeu et sa capacité à exploiter les occasions, qui ont toujours fait la force de l'équipe vietnamienne.
Des joueurs naturalisés de qualité, issus de nombreux pays développés comme le Brésil, l'Argentine, la Belgique et l'Angleterre, ont largement contribué à cette éclatante victoire 4-0. Le duo d'attaquants João Figueiredo et Rodrigo Holgado a non seulement marqué des buts, mais a également exercé une pression constante sur la défense vietnamienne. Des défenseurs comme Corbin-Ong et Dion Cools ont joué comme des libéros, neutralisant toutes les attaques de l'équipe visiteuse. On peut dire que la victoire de la Malaisie n'a pas été une explosion soudaine, mais le fruit d'un long processus de préparation, avec une stratégie de naturalisation soigneusement étudiée et sélectionnée en termes d'expertise et de capacité d'intégration.
Pendant ce temps, l'équipe vietnamienne a révélé de nombreux problèmes. Arrivant au match avec une équipe ayant subi de nombreux ajustements, l'entraîneur Kim Sang-sik a opté pour un 5-4-1 privilégiant la défense en contre-attaque, mais le manque de cohésion entre les lignes a rapidement entraîné l'effondrement du match. Dès la première mi-temps, le Vietnam a été contraint de jouer sur le terrain et a dû compter sur l'excellence du gardien Filip Nguyen pour éviter un but rapide. Cependant, en seconde période, l'équipe vietnamienne s'est rapidement effondrée. L'absence d'un véritable attaquant a rendu la capacité de contre-attaque vietnamienne inefficace. Les attaques sur les ailes étaient prévisibles, tandis que le milieu de terrain était complètement dépassé par la puissance du milieu malaisien.
Outre l'aspect technique, l'une des plus grandes faiblesses révélées lors de ce match a été la force physique. Face à un pressing rapide et constant de l'adversaire, les joueurs vietnamiens ont rapidement manqué de souffle, ne parvenant plus à maintenir la vigilance et l'organisation nécessaires.
L'histoire de la Malaisie soulève à nouveau la question de la naturalisation dans le football vietnamien. Le football vietnamien a d'ailleurs accueilli des joueurs naturalisés tels que Dinh Hoang Max, Huynh Kesley Alves… Récemment, Nguyen Xuan Son a fait son apparition et a été considéré comme le meilleur joueur naturalisé. Malheureusement, peu après sa brillante performance à la Coupe de l'ASEAN, il s'est blessé et n'a pas pu réintégrer l'équipe nationale.
On peut dire que la naturalisation n'est pas une mauvaise chose. Au contraire, c'est une tendance courante dans le football moderne, avec la forte tendance à l'intégration actuelle. Mais il faut se demander comment naturaliser tout en garantissant la qualité professionnelle sans détruire l'identité et la fierté nationales.
Les experts nationaux estiment que si la naturalisation est ouverte, la priorité devrait être donnée aux joueurs d'origine vietnamienne (joueurs vietnamiens résidant à l'étranger) ou à ceux qui évoluent depuis longtemps dans le football national, qui souhaitent apporter leur contribution et qui s'inscrivent dans l'orientation générale du développement du football. Au cours des dix dernières années, de nombreux joueurs vietnamiens de qualité ont été sélectionnés en équipe nationale. Parmi eux, on peut citer Nguyen Filip (République tchèque), Dang Van Lam (Russie) et Cao Pendant Quang Vinh (France).
La question importante maintenant est que nous ne devons pas laisser la naturalisation devenir une solution temporaire ou « suivre la tendance », mais qu’elle doit être planifiée dans le cadre de la stratégie à long terme des ressources humaines de l’équipe nationale, en plus de la formation des jeunes joueurs et de la recherche de joueurs vietnamiens de qualité.
La formation des jeunes reste le fondement essentiel
Outre la naturalisation des joueurs et le recrutement de joueurs de qualité d'origine vietnamienne, le football vietnamien ne peut ignorer la modernisation complète du système de formation des jeunes. L'équipe actuelle est en pleine transition générationnelle : de nombreux piliers comme Que Ngoc Hai, Hung Dung et Van Quyet connaissent un déclin de carrière, tandis que la génération suivante n'a pas encore su inspirer confiance.
Le Vietnam doit investir davantage dans ses centres de formation, de la sélection à la compétition internationale, en passant par l'entraînement. Il est nécessaire de reproduire les modèles d'académies comme HAGL JMG, PVF et Viettel , ou les modèles de formation efficaces de clubs comme Hanoi Club et Nghe An. Parallèlement, une politique d'envoi de jeunes joueurs à l'étranger pour concourir, accumuler de l'expérience et du courage avant de revenir servir en équipe nationale est nécessaire. La réalité a prouvé que le développement durable ne peut venir que de la maîtrise des ressources. La naturalisation des joueurs peut être un levier, mais seule la formation interne constitue le fondement à long terme du développement durable du football vietnamien.
La défaite 0-4 peut être perçue comme un choc. Mais ce choc est parfois nécessaire au football vietnamien pour sortir de sa zone de confort et prendre conscience des lacunes existantes. Ce choc nous rappelle que le moral seul ne suffit pas. Il est temps d'y ajouter plus de courage, de force physique, de tactique et une approche managériale moderne.
La défaite contre la Malaisie montre également que si nous ne changeons pas notre façon de penser et de faire, nous serons laissés pour compte. Nos rivaux régionaux évoluent très rapidement et si nous n'évoluons pas au même rythme, l'équipe vietnamienne perdra rapidement le rythme. Préserver l'identité et l'esprit nationaux est nécessaire, mais cela ne signifie pas fermer la porte au changement. Il est temps que le football vietnamien se montre plus ouvert à la naturalisation des joueurs, tout en renouvelant le système de formation et en améliorant les stratégies sportives nationales.
La défaite 0-4 contre la Malaisie est peut-être un revers, mais si elle est bien perçue et menée dans la bonne direction, elle deviendra un levier pour une reconstruction globale et durable. L'équipe vietnamienne a besoin d'une nouvelle direction, où l'identité nationale et la volonté de s'élever n'excluent pas les facteurs raisonnables de mondialisation.
Source : https://baovanhoa.vn/the-thao/loi-canh-tinh-trong-con-bao-cau-thu-nhap-tich-142438.html
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