Ces jours-ci, la température en Europe est de 5 à 6 degrés Celsius. Pas glacial, mais pour une personne au nez plat, à la peau jaune et aux sinusites comme moi, le froid suffit à anéantir toutes les idées de voyage pendant le Nouvel An vietnamien qui me trottent dans la tête.
Mais tout cela n'était rien comparé au froid qui envahissait mon cœur. Cela faisait un an, dix ans exactement, que je n'étais pas rentré chez moi.
L'effervescence de la cuisine me manque depuis le jour où les Dieux de la Cuisine ont été envoyés au paradis. J'adore le moment du rangement le dernier jour de l'année. L'odeur du foin fumé me pique les yeux, mais elle est étrangement chaleureuse.
Peut-être que dans ce pays, la lointaine Allemagne, il y a beaucoup de gens comme moi. Un peu seuls les jours précédant le Têt. Mais heureusement, il y a beaucoup de gens comme moi, alors tout va mieux.
Scène du marché de Sapa en République tchèque avant le Nouvel An lunaire 2024. Photo : Quynh Chi
Le marché de printemps à l'étranger regorge également de produits emblématiques de la patrie : fleurs de pêcher, kumquats, fleurs d'abricotier…, décorations du Têt sur des chapeaux coniques, éventails en papier…, phrases parallèles de vœux… Rien ne manque ! Tout cela crée une atmosphère typiquement vietnamienne du Têt, et les gens comme moi s'y sentent bien.
Dans le groupe allemand, la question habituelle et récurrente est désormais : « Comment préparez-vous le Têt ? ». Chacun partage ensuite une recette secrète pour préparer telle confiture ou tel plat.
Tout le monde espère que chaque famille passera un Têt complet. Les retrouvailles familiales ne seront peut-être pas complètes, mais nous ne pouvons certainement pas manquer ces moments importants pour nous souhaiter mutuellement une nouvelle année paisible.
Le marché de Dong Xuan (à Berlin, en Allemagne) et le marché de Sapa (en République tchèque) grouillent de Vietnamiens qui vont et viennent. Ils échangent et discutent. Bien qu'ils soient étrangers, les gens restent liés par les souvenirs et la nostalgie de leur pays d'origine.
Mais ce qui unit tous ceux qui attendent avec impatience le Têt dans ce pays étranger, c'est peut-être le désir de « ramener le Têt à leurs enfants ». Il ne s'agit ni d'un projet, ni d'une campagne. Il s'agit simplement du désir de faire découvrir aux enfants nés à l'étranger l'atmosphère traditionnelle du Têt au Vietnam.
Par-dessus tout, les mères souhaitent que leurs enfants comprennent et aiment, de la manière la plus intime et la plus familière, la belle culture de leur pays d'origine. Où qu'ils se trouvent sur terre, dans un lieu totalement différent de la culture de leur pays d'origine, la transmission de la culture vietnamienne par l'organisation et la participation à des activités culturelles telles que le Têt traditionnel est primordiale.
Une mère vietnamienne enseigne les coutumes du Têt à ses enfants. Photo : Facebook
Fête du Têt chez une famille vietnamienne en Allemagne. Photo : Facebook
Quand on vit loin de chez soi, on a tous le mal du pays, surtout à l'approche de la nouvelle année. J'adore le Têt ! Et peut-être parce que je suis une femme traditionnelle, j'aime et j'apprécie encore plus tout ce qui touche à l'ancien Têt.
Je me sens plus joyeux quand je vois l'ao dai vert, rouge, violet et jaune flotter dans les rues de Berlin. Les enfants en ao dai et sabots de bois qui jouent à la Porte de Brandebourg sont si adorables qu'il n'y a pas de mots pour les décrire.
Les adultes ont plus ou moins profité des vacances paisibles et belles du Têt à la maison, alors les enfants vivant loin de chez eux méritent d'avoir une belle enfance imprégnée de la culture traditionnelle vietnamienne.
Décorez la maison avec vos enfants, faites des fleurs de pêcher et d'abricotier, enveloppez du banh chung et du nem et moulez du poisson le jour où les Dieux de la Cuisine reviendront au paradis... Espérons que lorsque vos enfants grandiront, ces moments de préparation du Têt deviendront le fondement qui les guidera vers leur patrie et leurs racines.
Moi aussi, toutes les mères souhaitent offrir de belles choses à leurs enfants. Pour les mères vietnamiennes, il s'agit de transmettre à leurs enfants la beauté des coutumes vietnamiennes.
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